Page:La Vaudère - Le Rêve de Mysès.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LE RÊVE DE MYSÈS

— Tu ne veux pas ?… fit la petite, avec dépit. J’aurais été heureuse, pourtant, d’admirer ton œuvre… Et, tu sais, je ne suis pas jalouse !…

Elle eut un rire emperlé, un rire de triomphale jeunesse.

— Pourquoi serais tu jalouse ?… L’amour que j’ai pour cette pure fiction ne saurait te porter ombrage.

— Certes.

— Tu devrais t’associer à moi dans ce culte fervent…

— Ah ! n’y compte pas ! fit Mahdoura, qui riait toujours. Je préfère les vivantes. Si tu veux, je viendrai te visiter avec mon amie Aracknis qui est charmante, aussi, et que j’aime de tout mon cœur.

— Je ne désire point connaître ton amie.

— Tu as tort. Elle est savante dans la voluptueuse science et nul ne connaît mieux qu’elle l’art des consolations. Ainsi, quand Aryès m’a trompée, c’est elle qui est venue panser mes blessures et me verser le baume de ses caresses.

— Tais-toi, Mahdoura, tu ne sais ce que tu dis.

— Oh ! certes, je préférerais tes baisers à ceux d’Aracknis, mais, puisque tu te voues au souve-