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LE RÊVE DE MYSÈS

vive. Mais non, il ne dormait plus ; il était bien conscient et vivant, vivant auprès de sa maîtresse inanimée !

L’émotion fut si grande qu’il se laissa tomber au pied du lit, redoutant de sentir encore contre lui le froid de la chair inerte.

Puis, ses regards se portèrent sur le sarcophage que le soleil faisait scintiller capricieusement. Il voulut revoir la reine Ahmosis si merveilleusement conservée par le mérite de sa science.

La présence auguste de sa « seule aimée » le consolerait et le soutiendrait dans les épreuves de la vie. Par elle, il serait meilleur et plus fort.

Le cœur battant, il entr’ouvrit la grande boîte d’or et recula avec horreur.

Un cadavre noirci, aux membres tordus et calcinés, s’y dressait sinistrement. D’Ahmosis, de la grande fleur voluptueuse, conservée dans les baumes, il ne restait plus rien. Une nuit avait suffi pour parfaire l’œuvre du tombeau. Les restes de la reine, rongés, hideux, étaient semblables à ceux qui, longuement, ont séjourné dans la terre, oubliés des humains.

Le prêtre, avec un gémissement, s’écroula entre ce qui restait de ses deux amours. Il com-