Page:La Vaudère - Le Rêve de Mysès.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XI

Les amants s’étendirent sur leur couche, aux bras l’un de l’autre, et le sommeil, malgré les émotions qui les avaient assaillis, vint fermer leurs paupières.

Puis, Mysès frissonna. Ce qu’il vit lui sembla la continuation d’un cauchemar ; il se dressa parmi les coussins, se demandant s’il n’était pas ivre ou fou.

Une lueur phosphorescente se dégageait du sarcophage d’Ahmosis, de grands oiseaux nocturnes lançaient, au dehors, leur cri sinistre et les chacals hurlaient à la mort.

Tandis que la pièce restait dans les ténèbres le cercueil s’éclairait de plus en plus vivement et la reine apparaissait distinctement.

Mysès, les bras étendus, se jeta hors du lit.

Le regard de la morte lentement se dirigeait vers le sien et s’y fixait avec amour. Ces yeux animés, dans cette face immobile, le troublèrent étrangement.

Alors, dans un effort surhumain de volonté, il supplia la reine de le rassurer, de lui prou-