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LE RÊVE DE MYSÈS

ments, les passions irrésistibles, et lorsque la réciprocité n’existe pas, les désespoirs et les folies.

Les passions, d’ailleurs, découlent toutes de l’amour, cette loi fondamentale du monde ! Les pensées, les décisions, les actes viennent à leur tour des passions humaines, et, si ces passions sont haineuses, revêtent, parfois, une forme ombrageuse et agressive, c’est qu’elles résultent de pressentiments secrets qui aperçoivent un empêchement au complémentarisme rêvé et puissamment désiré.

Au fond du cœur, Mysès aimait la morte.

Ahmosis avait, durant sa vie, produit une impression ineffaçable sur l’esprit du serviteur des dieux. Il se prosternait sur son passage, lorsqu’elle se rendait au temple d’Isis, dans sa litière d’or et d’argent. Il l’entourait d’une adoration brûlante et muette qu’elle devinait, peut-être, car elle lui souriait doucement dans les hasards de leur rencontre.

Maintenant, il possédait le corps adorable de la souveraine et il maudissait l’imprudente qui s’était glissée dans sa vie de prière et d’extase.

La prescience d’une mission d’outre-tombe hantait ses jours. Parfois, repoussant Mahdoura, il s’agenouillait devant le sarcophage, et la