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noble but, nul ne réussirait mieux, ce nous semble, que M. Henri Heine, ce nerveux et brillant écrivain, dont nous avons tous admiré les remarquables études sur le génie de l’Allemagne.

C. Leconte de Lisle.



À NOS LECTEURS.

Un retard assez grand a empêché la Variété de paraître à jour fixes ; l’intérêt de la rédaction est la seule cause qui nous ait arrêté. Le bienveillant accueil, les paroles encourageantes que nous avons reçus nous ont fait un devoir d’apporter tous nos soins, pour justifier la confiance qui nous a été accordée ; mais, voulant essayer de réaliser une pensée plus sérieuse, voulant surtout que notre œuvre ait une utilité matérielle, et que les résultats ne soient pas exclusivement les profits de l’amour-propre de ceux d’entre nous qui s’aveugleraient sur le mérite de leurs productions, le comité de lecture a décidé que la Variété serait désormais vendue au profit des établissements de charité.

En effet, jamais peut-être il n’y eut autant besoin des efforts de tous, pour concourir aux œuvres évangéliques qui s’accomplissent chaque jour. Deux fois nos temples ont entendu la parole chrétienne applaudir et installer ces touchants abris de l’enfance, ces charitables salles d’asyle, et deux fois les pauvres mères du peuple répandirent des larmes de joie en bénissant le Dieu qui a inspiré à son ministre cette éloquence qui sut arracher les bonnes œuvres des mains les plus avides. À cela joignez l’extinction de la mendicité, la destruction de ce fléau qui encourage la paresse et les spéculations hideuses de tous ceux qui exposent aux regards leurs infirmités de commande. Nous l’avouons en présence de ces deux grandes actions, en songeant que peut-être nous pourrions apporter notre obole, nous n’avons pas hésité de consacrer tous nos soins à l’accomplissement de cette idée ; nous nous sommes dit : En livrant à la publicité les inspirations vraiment dignes d’être encouragées, nous ouvrirons peut-être la voie à quelques talents inconnus. Si cela arrivait, notre mission littéraire se-