Préparez vos secours, doux anges de la terre,
Vous avez ici-bas bien des pleurs à tarir :
Il faudra, désertant le cloître solitaire,
Montrer aux malheureux à prier et souffrir.
C’est la saison des pleurs ! les branches effeuillées
Ont retiré leur ombre aux sentiers du vallon ;
Le souffle destructeur qui les a dépouillées,
Va transformer la brise en fougueux aquilon ;
Et ce vent de l’hiver, comme un chant d’agonie,
Sur la nature en deuil gémira chaque soir ;
Et le pauvre, écoutant la plaintive harmonie,
Sentira dans son cœur, naître le désespoir.
Du timide indigent calmez donc la souffrance !
Gagnez d’un pas furtif son modeste réduit ;
Il bénira vos soins, et rempli d’espérance
Reconnaîtra dans vous l’étoile de sa nuit.
Préparez vos secours, doux anges de la terre,
Vous aurez ici-bas, bien des pleurs à tarir :
Il faudra, désertant le cloître solitaire,
Montrer aux malheureux à prier et souffrir.
25 novembre 1839.