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L’Océan déchiré par les vents de l’espace,
Dédaigne de répondre à ce torrent qui passe,
Semble ne pas entendre et dort silencieux ;
Mais s’il soulève enfin sa poitrine irritée,
Le retentissement de sa voix indomptée
Se prolonge et remplit les cieux.
Comme lui tu restais muet et solitaire ;
Mais enfin tu pleuras sur les maux de la terre,
Ta forte voix passa sur le monde agité !
Et dans nos sombres jours tu fis jaillir, prophète,
Un radieux soleil de jeunesse et de fête
Sur notre vieille humanité !
C. Leconte de Lisle.