avons parlé dans la revue précédente, est un recueil de romans dont le second mérite est d’être fort courts. Une des plus saillantes de ces nouvelles est sans contredit celle intitulée : Pierre Grasson. L’auteur y déploie une grande verve d’analyse et un esprit entraînant. Pierre Grasson est le type du médiocre dans l’art, et l’on sait que M. de Balzac en est l’ennemi le plus acharné.
— La librairie parisienne ne produit rien qui soit digne d’intérêt. Nos premiers romanciers se reposent ; nos grands poètes font de la politique ; mais, en revanche, nos jeunes poètes publient de nombreux volumes versifiés. C’est un fait plein de tristesse à remarquer que le vide ou la médiocrité de ces publications. À défaut de spontanéité dans l’art, encore faut-il de l’étude ; car alors le succès, pour être moins beau, n’en a pas moins une base solide, sur laquelle il peut s’appuyer et grandir. Mais non ; aveuglés par l’éclat du rhythme, ces jeunes littérateurs n’ont fait qu’une copie de rhythme. Entre autres ouvrages de ce genre, nous citerons les Premières Fleurs, de M. Jules de Gères.
— Une copie de la Courtisane, de Sigalon, est exposée à l’Hôtel-de-Ville, dans la salle des concerts. Nous regrettons de ne pouvoir donner des éloges à M. Bouttier, qui a entrepris une tâche bien au-dessus de ses forces. Pour rendre la touche large et le dessin pur du maître, il fallait une main habile et naïve, et nous n’avons pas même trouvé dans cette peinture l’exactitude qui, avant tout, doit être le cachet d’une copie. — Les bras de la courtisane sont trop gros et engorgés. Le deltoïde et la naissance du sein sont plats et faits de telle sorte qu’on ne sait comment le peintre les a travaillés — Si nous voulions analyser chaque partie de cette copie, chaque partie serait le sujet d’une critique. Nous conseillons donc à M. Bouttier d’étudier sérieusement l’anatomie qu’il ne connaît pas.