— Les règles du conservatoire s’opposent à ce que vous semblez désirer, madame ; les élèves ne sortent que réunis et sous la surveillance de leurs maîtres.
— Gateano nous accordera des permissions.
— J’aurai le malheur de m’y opposer ; frère Ambroise m’a cédé tous ses droits, et il faut que son élève ne perde pas un instant,
Prince, vous êtes d’une sévérité effrayante ! voyons donc, le grand malheur quand Giovanni viendrait quelquefois se récréer avec Cécilia !
— Madame la duchesse me croit-elle son ami ?
— En avez-vous jamais douté ?
— Eh bien ! pour le bonheur de ces deux créatures, il faut qu’elles ne se revoient plus.
— Il serait possible !…
Le prince allait continuer ; Ludovic et Ninetta entrèrent suivis du duc qui les consolait avec bonté.
— Allez l’embrasser, leur disait-il ; il vous reviendra comblé de gloire et de fortune ; il sera le soutien de vos vieux jours.
— Tu nous as quittés bien promptement, Giovanni !
— Mère, frère Ambroise m’avait appelé près de lui.
— Et vous n’avez pas eu le bonheur de le trouver, reprit Stiliagno.
L’enfant jeta un regard hautain et méprisant sur le prince.
— Cela est vrai, monseigneur, l’office allait commencer et je suis venu ici.
— Allons, mon fils, pourquoi réponds-tu si vivement à Son Altesse ? Nous ne t’en voulons pas, lui dit à demi-voix Nimetta, qui craignait que son fils n’eût offensé le prince.
— Soyez sans inquiétude, Ninetta ; votre fils ne m’a point manqué, il m’a compris seulement.