Page:La Vallée-Poussin - Les Conciles bouddhiques.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
[266
le muséon.

§ 4. Le Saṁgha se réunit pour trancher l’affaire. Revata préside et, en forme, conformément aux règles[1], il remarque : « Si nous réglions ici cette affaire, il arriverait que les bhikkhus qui l’ont inaugurée pourraient la renouveler : il faut donc que le Saṁgha prenne sa décision à l’endroit où cette affaire s’est produite ». — Là-dessus les theras se rendent à Vesālī.

Nouvel épisode. À Vesālī vivait le vieux Sabbakāmin, « Père de l’Église pour la terre [entière] »[2], qui avait eu Ānanda pour upādhyāya[3], qui avait cent vingt ans de vie religieuse. Revata, après avoir pris l’avis de Sāṇavāsin, se rend auprès de ce vénérable vieillard. Les couches sont disposées pour les deux saints. Il est tard, mais Revata ne se couche pas, car il pense : « Ce thera est vieux, mais ne songe pas à dormir » ; et Sabbakāmin ne se couche pas, car il pense : « Ce bhikkhu, quoique fatigué de la route, ne songe pas à dormir. »

§ 5. Et, comme la nuit s’achève, commence un délicieux dialogue dans lequel les deux amis oublient, pour leur édification et pour la nôtre, la question disciplinaire[4].

    d’un maître ? », c.-à-d. : « Nous (vous et nous autres) sommes assez sages pour savoir comment nous devons nous conduire ; nous n’avons pas besoin des réprimandes de Revata ».

  1. MM. R. D. et O. renvoient utilement le lecteur à Cullavagga, IV. 14, où est fixée, avec un grand luxe de détails, la procédure relative au règlement des difficultés de tout ordre. Voir aussi Pācittiya lxiii et lxxix.
  2. Kern, II. p. 255. — pathavyā saṁghathero.
  3. saddhivihārika d’Ānanda. — Nous avons vu (p. 42, note) que Vṛjiputra fut aussi disciple d’Ānanda.
  4. katamena tvam bhummi vihāreṇa etarahi bahulaṃ viharasīti. mettāvihāreṇa kho aham bhante etarahi bahulaṃ viharāmīti.