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LES CONCILES BOUDDHIQUES.

Chemin, vers le nirvāṇa. Il parlait des règles petites et très petites dont s’encombrent les disciplinaires hérétiques, et qui accablent l’essor spirituel[1].

Le premier concile ne fut pas ce qu’un vain peuple pense. La codification des Écritures, n’y tint pas la place que l’on dit. Mais, comme le remarque Minayeff, il ne faut pas dans nos récits, « confondre des renseignements qui ne méritent pas la même créance : … les assemblées s’instituèrent tout naturellement et furent la conséquence nécessaire d’un état de choses donné ». Ces assemblées, partielles, comme l’indique Culla, XI § 11 (abstention de Purāṇa), s’organisent peut-être sous la forme « déjà » classique des conférences tenues pendant la saison des pluies par tous les moines, sans exception, d’un même ressort[2] — Peut-être ont-elles un peu plus de solennité ; elles sont provoquées par la divergence de vues entre les moines, par les accusations portées contre tel ou tel. Le Maître n’est plus : il faut qu’une autorité s’organise ou s’affirme pour démentir formellement Subhadra qui croit être libéré de toute règle par la disparition du Bouddha, pour atteindre Channa auquel le Maître

  1. Voir Rhys Davids, loc. cit. : « So hard, so very hard, was the struggle that the Arahat, or the man striving towards Arahatship, should be always sufficiently clothed, and take regular baths, regular exercise, regular food. He was to avoid, not what was necessary to maintain himself in full bodily vigour and power, but all undue luxury and all worry about personal comfort ».
  2. D’après nos textes, s’il y avait dans le lieu d’hivernage un moine qui ne prit point part à l’assemblée, celle-ci serait sans autorité. — Je crois cette disposition ancienne, du moins dans ses origines, car elle découle de la solidarité que le Maître a voulu établir entre les éléments disparates de son saṁgha (Voir p. 5, n. 3, et l’āvāsa et l’anumatikappa (Vaiçālī).