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naissant de la cause, semblables à un homme âgé qui se lève, c’est l’ālambanapratyaya, car il est le point d’appui de la chose naissant.

3. La destruction, « précédant immédiatement », de la cause (kāraṇa), est pratyaya de la naissance du fruit ou effet (phala, kāryā), comme, par exemple, la destruction, précédant immédiatement, de la graine est le samanantarapratyaya (ou anantara°) de la pousse[1].

4. Ceci étant, cela se produit (bhavati), « ceci » est l’adhipatipratyaya de « cela ».

On observera, avec le Bodhisattvabhūmi[2], 1, que le hetupratyaya projette (ākṣipati) ses effets lointains (la graine projette la graine) et réalise son effet immédiat (la graine, la pousse) ; voir ci-dessous p. 66 ; 2. que l’adhipati reçoit le nom d’upāya « moyen » ; 3. que le samanantara et l’ālambana (tel est l’ordre dans cette source) sont « parigrahaka », constituent le parigrahakahetu.

Cette « causation » s’entend dans la plupart de nos sources des citta-caittas, en d’autres termes, du vijñāna, des vijñākayas.

On a dans Nettipakaraṇa (p. 80) :

1. l’acte d’attention, manasikāra, comme hetu, : la connaissance visuelle étant de la nature (sabhāva) de l’acte d’attention ;

2. l’œil comme adhipati ;

3. les « formes », rūpāṇi [couleur et figure], comme ārammaṇa ;

4. la lumière (āloka) comme sannissayapaccaya.

Il faut comparer la « causation « du vijñāna telle qu’elle a été exposée ci-dessus p. 21[3] : 1. cakṣus [= adhipati] ; 2. rūpa [= ālambana] ; 3. samanvāhāra, c’est-à-dire un manasikāra.

Quant à la « lumière », les sources brahmaniques qui suppriment le hetupratyaya, en font un sahakāripratyaya.

  1. Voir Nyāyabhāṣya, iv, 1, 14 (Tātparya etc.) : « Si la destruction (upamarda) du bīja n’est pas la cause (kāraṇa) de la pousse, la pousse naîtra sans que la graine soit détruite ». — Cf. Walleser, Lehre des Mittlere, Nāgārjuna, p. 13. — L’ānantarya est réputé Ślokavārttika, Śabdanityatā, 430 et suiv.
  2. fol. 41 ; Muséon, 1911, p. 178.
  3. Madhyamakavṛtti, p. 553, cf. Majjh. i, 190 ; Warren, 493.