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l’existence de cette seule chose, sans qu’il existe une troisième chose, un ātman (yasyaivotpādād yad utpadyate tasminn eva sati tad bhavati nānyasminn ātmany āśrayabhūte). D’où la nécessité des deux paryāyas ; 3. les anciens maîtres (pūrvācārya) pensent que la formule : « ceci étant, cela est », montre que, aussi longtemps que l’ignorance, etc. n’est pas définitivement abandonnée (aprahīṇa), l’effet n’est pas abandonné (aprahîṇajñāpana) ; 4. d’après Śrīlābha, la formule : « ceci étant, cela est », signifie : « aussi longtemps que dure le courant des causes (kāraṇasrotas) aussi longtemps dure le courant des effets », et la formule : « par la production de ceci… », signifie : « l’effet naît de la naissance de la seule cause (kāraṇasyaivotpādāt) ». Le premier paryāya montre donc la durée (sthiti) ; le second, la naissance (utpatti) [Et c’est inadmissible, car 1° il s’agit de la naissance : « Bhikṣus, je vous enseignerai le pratītyasamutpāda… », et 2° la sthiti ne peut être enseignée avant l’utpatti.]

ii. Classification des hetus et pratyayas.

Les vieilles sources emploient, indifféremment à ce qu’il semble, une foule d’expressions synonymes : ko hetu ? ko paccayo ? hetu, nidāna, samudaya, paccaya (Dīgha, ii, 57) kimnidāno, °samudayo, "jātiko, °pabhavo (Saṃyutta, ii, 37, 81, Majjhima, i, 261), upanisā (1) (Saṃyutta, ii, 30). On a encore kāraṇa, nimitta, liṅga.

Certains docteurs ont cru que ces termes étaient équivalents. Il y a, en effet, des Sūtras où hetu et pratyaya sont interchangeables (2).

(1) Comparer upanissaya (upaniśraya, M. Vyut. 380,36) « point d’appui », Nettip. 80, Sumaṅgala, 125, JPTS. 1893, 138 ; voir Lotus, SBE., 317, n. 2, et sources citées ; Wogihara, Bodhisattvabhûmi (Leipzig, 1908) p. 21, upanissā = upaniśrā (?), Dīgha, ii, 289 (sūryopanisado devāḥ = °pramukhāḥ). Comp. E. Senart, Florilegium Melchior de Vogüé, p. 575.

(2) Aṅg. i, 87 corrigé dans Abhidh.k.v. Burn. 133 b : dvau hetū dvau pratyayau samyagdṛṣṭer… ». — On a donc : hetuḥ pratyayo nidānaṃ kāraṇaṃ nimittaṃ liṅgam upaniṣad iti paryāyāḥ. — On dit parfois : hetur āsannaḥ pratyayaḥ, viprakṛṣṭas tu pratyaya eva (voir Madh. vṛtti, p. 77).