Page:La Vallée-Poussin - Bouddhisme, études et matériaux.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

duodénaire, bien qu’il y soit nécessaire ; mais on l’y trouvera d’autant plus facilement qu’on a, depuis longtemps, senti le besoin de l’y introduire.

Les anciens documents définisseut les samskaras (ii) comme bons, mauvais, neutres ; la notion d’action est visible dans la racine du mot : les samskâras seront donc karman. Et que faire de bhava (x) ? Arbitrairement, mais depuis longtemps séparé de jàti (= pimarbhava), placé après upâdàna qui est défini comme " passion «, il faut bien qu’il couvre le concept karman.

3. Quant aux autres termes, vijñâna (iii) — vedanà (vii), jâti- jaramarana, etc. (xi-xii), ce sont des fruits de l’acte, des souf- frances (soit en soi, soit parce que conditions de la souffrance) ; ils marquent les conditions et l’évolution de l’existence doulou- reuse ; donc ils sont vipàkavartman, duhkhavartman (1).


ii. Etant posée cette distribution des douze membres, d’après leur nature, en trois catégories, il faut nécessairement établir une autre distinction, celle des temps. Le Pratïtyasamutpâda porte sur trois vies, trois époques (ou cbemin, adhvan) ; il est trikândaka, à trois tronçons, triparlvarta, à triple révolution (même expression, parlvarla, pour la marche des planètes). — Cette manière de voir s’impose par le seul examen de la liste.

De toute évidence jati, naissance, ne peut suivre sparsa, trsna, …. bhava, que si on lui donne le sens de « renaissance » : telle a toujours été l’opinion des doctes de l’Inde et d’Europe. Samskâras, qu’on entende actes, prédispositions, traces laissées par les actes, ne peut précéder vijnâna (traduit dans D’tgJia, « vijnâna qui s’incarne »), que s’il s’agit de samskâras d’une précédente exis- tence. On aura donc

1. Vie antérieure : avidyà et samskâras.
2. Vie actuelle : vijnâna …. bhava.
3. Vie à venir :jâti-jarâmarana (2).

(1) Il est bien entendu, cependant, que tous les membres de la chaîne sont douloureux : amdyd-§addyatana = saniskâraduhkhatâ ; sparéa- vedanû = duihhaduikhatd, et le reste parindmaduhkhatâ (Dasabliû- raaka).

(2) Cette explication a été devinée par les traducteurs des Vinaya Texts