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96), et, en effet, les six organes équivalent à « nâmarupa coupled with vijnâna n (comp. Dîgha ii, 64) — L’Abhidharma pâli (Vibhanga, 138 fol.) envisage le cas où il n’y a pas production des cinq organes sensibles, mais seulement du manas : il s’agit de l’existence dans la sphère de la non-matière (voir ci-dessus, p. 16 n. 1).

6. Sparéa {samsparéa, phassà), toucher, contact, conjonction. Ce terme doit s’entendre du tact ou toucher : ce qui est connu par le tact s’appelle « tangible n, sprastavya. Ce mode de connaissance est le type de la connaissance immédiate, certaine ; l’expression « toucher avec le corps » est synonyme de la nôtre « voir de ses yeux », et s’entend de la connaissance des vérités de salut, du nirvana, etc. Par la même métaphore, toute connaissance immédiate {pratyaksa, « devant les yeux n) sera un sparéa (1).

1. Les définitions canoniques du sparéa, sixième membre du Pratïtyasamutpâda, paraissent avoir un caractère scolastique marqué :

a. « En raison et de l’œil et des objets visibles (rûpa) (2) se produit l’œil-connaissance (3) (caksurvijnâna) ; le concours (samgati = samgama, samsarga, samnipâta, saniavâya) des trois, c’est le contact. En raison du contact, la sensation.... «. Et ainsi de suite pour les autres organes des sens, oreille, etc. Enfin : « En raison et du manas et des dharmas (= choses en général, soit objets extérieurs, soit représentations, idées) se produit la connaissance intellectuelle » (manovijùàna) — Voir par exemple Sam., ii, 72, iv, 68, 86 etc. Par « œil », il faut entendre « l’œil subtil n {prâsadacaksus), Sumangalavilâsini, i, p. 183.

b. Un texte ne manque pas qui dit clairement que le contact

(1) Voir Sarm., vi, 29 ; Mrs Rhys Davids, Psychology, p. lv.

(2) On dira mieux : « depending on eye, in consequence of visible form », Dhammasangani, § 600, et ci-dessus, p. 14.

(3) Une scolastique plus savante exige cinq facteurs de la connaissance : œil, objet visible, lumière, espace, acte d’attention de nature correspondante (Satistamba cité Madhyamakavartti, p. 567 ; Nettipakarana, p. 80, omet l’espace) ; voir Sarvadarsana (1858), p. 20, et commentaire dans Muséon, 1901, p. 193.