bryon) naîtrait-il ? Si le vijñāna était séparé de l’enfant, du jeune homme, de la jeune fille, le nâmarûpa (c’est-à-dire la personne vivante toute entière) grandirait-il, croîtrait-il, se développerait-il ? » (Dīgha, ii, 63) Non pas, il mourrait[1]. — Vijñāna doit ici s’entendre : « principe vital et spirituel ».
Mais, pour que le nāmarūpa, c’est-à-dire le corps-esprit, grandisse, il ne suffit pas qu’il soit vivant, il faut encore qu’il soit alimenté : « L’ignorance, le désir et l’attachement sont comme les mères de ce corps, l’acte comme son père [car ils déterminent la « descente du vijñāna] ; la nourriture (āhāra) en est la nourrice » (Visuddhimagga, dans Warren, p. 242)[2].
3. Le nāmarūpa, au double point de vue de son origine et de sa persistance, est en raison du vijñāna ; de même le vijñāna lui-même est en raison du nāmarūpa. D’après la métaphore canonique, ils tiennent, appuyés l’un contre l’autre, « comme deux bottes de roseaux » : « Le vijñāna a pour base, point de départ et terme, le nāmarūpa : c’est par lui et avec lui qu’il naît, vieillit, meurt, tombe de la présente existence, apparaît dans une autre existence « (librement d’après Saṃ., ii, 104) ; « le vijñāna trouve point d’appui dans le nāmarūpa, d’où (par le développement qu’il prend grâce à cet appui), renaissance, vieillesse, mort à venir » (Dīgha, ii, 63). — D’une part, le vijñāna, principe spirituel qui descend dans la matrice (pratisaṃdhi, JPTS. 1893, p. 139), y exerce sans doute une action sur les éléments matériels de la génération, mais il n’y descendrait pas s’il ne devait y trouver ces éléments matériels ; d’autre part, au cours de l’existence (pravṛtti), le vijñāna, c’est-à-dire les vijñānas, les « connaissances » qu’on peut appeler « actuelles « (prativijñapti), les six corps (kaya), groupes ou séries (saṃtati) de connaissance (visuelle, etc.), sont en fonction du corps, des organes de connaissance, de la matière (rūpa)[3].
- ↑ Saṃ. iii, 143 et Abhidh. k. v., Burn. 453 b.
- ↑ D’après le Śāstra (Abhidharma Sarvāstivādin) cité dans Akutobhaya xvii, 27 (voir la traduction de M. Walleser), karman et kleśa sont les pratyayas du corps.
- ↑ On définit : vijñānam prativijñaptir manaāyatanaṃ ca tat (Abhidharmakośa, i, 16), c’est-à-dire vijñāna = connaissance particulière et