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aux pieds, un billet de 92,000 francs à échéance de six mois rendu exigible de suite par un tribunal de commerce, bien que cet engagement fût purement civil, un autre billet de 25,000 francs déjà payé à Aukland, que le souscripteur est obligé de payer une seconde fois, sans qu’il puisse obtenir un délai de trois semaines pour prouver sa libération. Que dis-je ? un délai ! — Est-ce que la libération de William Steward n’était pas prouvée par l’impossibilité où était son frère de lui représenter le billet qu’il avoue avoir envoyé à Aukland à la présentation chez Owen et Graham ?

Comme résultat, 100,000 fr. qui n’étaient pas dus, extorqués, et James Steward qui s’enfuit frauduleusement, laissant 60,000 francs de dettes sur la place !

Ce n’est pas là une erreur d’honnêtes gens qui se trompent, c’est une collusion, un concert dolosif au premier chef, inexplicable autrement que par l’action de haines inavouables qui se vengent…

Voilà pourquoi Longomazino d’abord, Boyer ensuite, furent destitués de leurs fonctions par M. de la Roncière, aux unanimes applaudissements de l’opinion publique (celle des honnêtes gens), scandalisée par ces odieuses condamnations et la fuite du failli frauduleux, James Steward.

Un mot encore sur le rôle de Boyer dans toutes ces affaires.

À peine son arrêt rendu, c’est lui qui se charge de l’exécution ; il fait venir l’huissier chez lui, lui donne ses ordres, et profitant de l’absence de M. de la Roncière qui avait été aux îles Sous-le-Vent pour passer un traité avec le roi de l’île d’Huahine, il met la troupe sous les armes, convoque la gendarmerie, fait en un mot une mise en scène des plus théâtrales, sous l’absurde prétexte que M. William Steward, directeur