neveu le sieur Dupuis, partirent de Taïti pour aller aux Gambiers, faire le commerce de la nacre.
On les laissa s’établir, ils firent bientôt une rude concurrence aux révérends pères. Les indigènes cachaient le plus qu’ils pouvaient de perles et de nacres pour aller les vendre à la maison Pignon. La mission voyait diminuer ses bénéfices ; le révérend père supérieur Laval prit un parti héroïque : à la tête d’une cinquantaine d’agents de police qu’il a dressés lui-même pour les besoins de son gouvernement, il arrête Pignon, sa femme, le neveu Dupuis, et les enferme dans un cachot, puis détruit les constructions, les magasins de ces pauvres gens.
Le lendemain la réflexion vint. Pignon criait bien fort dans son cachot qu’il irait demander justice à l’Empereur… c’était grave, comment faire ?… Dans l’enquête solennelle qui a eu lieu sur ces faits, des tentatives d’empoisonnement pour se débarrasser du sieur Pignon ont été prouvées jusqu’à l’évidence… Un chien à qui Pignon donna des poissons qu’on lui servait dans sa prison, et qui lui paraissaient suspects, mourut en quelques secondes.
Tout cela s’est accompli sous le pavillon français, que les missionnaires ont arboré aux Gambiers en vertu d’un acte de protectorat que nous n’exécutons pas.
Embarrassé de ses prisonniers, le révérend père Laval finit par chasser Pignon et sa femme de l’île, en retenant le sieur Dupuis.
Pignon arrive à Taïti demander justice. M. de la Richerie, le commissaire impérial d’alors, avait déjà ouvert l’enquête, quand arriva son successeur, M. de la Roncière.
Le nouveau commandant, révolté par de tels actes, monte sur un navire avec un nombreux personnel de magistrats et officiers, et va lui-même faire l’enquête aux Gambiers. Le