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sous serment qu’il y a quarante-deux ans passés qu’il fut reçu à Beaune, au diocèse d’Autun, par frère Humbert de Pairaud, chevalier, en présence de frère Amaury de La Roche et de plusieurs autres frères, des noms desquels il ne se souvient pas.

Il dit aussi sous serment qu’après qu’il eut fait plusieurs promesses relatives aux observances et aux statuts de l’Ordre, ils lui mirent le manteau au cou. Et celui qui le recevait fit apporter en sa présence une croix de bronze sur laquelle était l’image du Christ, et lui dit et lui prescrit de renier le Christ dont l’image était là. Et lui, quoique malgré lui, le fit ; et alors celui qui le recevait lui prescrivit de cracher sur elle, mais il cracha à terre. Interrogé sur le point de savoir combien de fois il le fit, il dit sous serment qu’il ne cracha qu’une fois ; et de cela il se souvient bien.

Interrogé sur le point de savoir si, quand il fit le vœu de chasteté, on lui dit de s’unir charnellement avec ses frères, il répondit sous serment que non et qu’il ne le fit jamais.

Requis de déclarer sous serment si les autres frères dudit Ordre sont reçu de cette manière, il dit qu’il croyait qu’on ne lui avait rien fait qu’on eût fait aux autres ; d’ailleurs il ajouta qu’il créa peu de Templiers. Il dit cependant sous serment qu’après avoir reçu ceux qu’il créa, il prescrivait à quelques-uns des assistants de les conduire à part et de leur faire ce qu’ils devaient. Il dit aussi sous serment que son intention était qu’on leur fît et leur prescrivît ce qui lui avait été fait et prescrit, et qu’ils fussent reçus de la même façon.

Interrogé sur le point de savoir s’il avait mêlé à sa déposition quelques fausseté, ou tu la vérité par la suite de violences, de la crainte des tortures ou bien de la prison ou pour quelque autre cause, il dit sous serment que non ; qu’au contraire il avait dit la pure vérité pour le salut de son âme.