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Oubli de flûte, heure de rêves sans alarmes,
Où tu as su trouver pour ton sang amoureux,
La douceur d’habiter un séjour odoreux
De roses, dont les dieux sylvains te font des armes.


Là tu vas composant ces beaux livres, honneur
Du langage français et de la noble Athènes :
Au plus haut bruit chanté de tes strophes hautaines
Quel poète n’a pas tressailli dans son cœur !


Le sénile troupeau qui tremble et les Ménades
Jalouses, en ces lieux de gloire n’entreront,
Ni cet esprit vulgaire, effroi des Oréades,
Ni tous ceux dont les dieux ont détourné leur front.