Page:La Source et origine des cons sauvages, 1610.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à tous hommes, l’eſlection ou reprobation d’iceux, afin qu’ils puiſſent fuir & euiter tant de miſerables maladies & inconueniens qui s’enſuyuent. Et pour ce qu’en liſant ce petit Traicté, aucuns ſe pourroient eſbahir comment i’ay tant voulu peyner à magnifier les mariages des vefues, qui s’appellent ſecondes nopces, & les Legiſtes en ce cas vſent d’vn terme qui s’appelle Con voler. C’eſt une choſe bien ſauuage, que de voir un Con voler, toutesfois pour ces conuolemens les ſecondes nopces ſont reprouuées du Droict Ciuil : & ſemble proprement que les Loix Imperialles tiennent pour profanes, & excommuniées les femmes qui ſe marient deux fois. Car quand elles ſont mariées premierement, & que lon vient au depucelage, que nos Ançiens appellent defloration, leurs mariz ne peuuent auoir auec elles parfaicte delectation voluptueuſe coniugalle, pource que ces tendre fillettes, & qui iamais n’auallerent pillules incarnatiues, quand ce vient à les incorporer ne ſçauent qu’elle font, & eſt vn labeur ineſtimable, que de les froter & eſtriller, iuſques à ce qu’elles ſoyent domeſtiqeument appriuoiſées, à hardiment exercer