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On taſtoit la cuyſſe & la motte,
Et cependant que i’eſcoutoys
Ces beaulx propos, ie m’appreſtoys
Et donnoys ordre à mon affaire,
Me doubtant qu’on me vouloit faire,
Ou à mon voiſin un lardon
D’ung pied ou demy de bourdon ;
Auſſi quand propos on tenoit
Quelque homme ou femme ſurvenoit,
Avant que tout fût débattu,
Qui me gardoit d’eſtre battu ?
Ainſi ie n’eſtois point ſurpris,
Mais maintenant qu’on a appris
Moyen qui de l’autre s’eſgare,
Ie ſuis frappé ſans dire gare ;
Et le mal tombe ſur ma tête
Auparavant que ie m’appreſte,
Eſtant touſiours prins en ſurſault,
D’aultant qu’on leve ſi très-hault
Ses vertugalles promptement
Que l’on voit tout apertement
La buthe où chaſcun veult tirer
Soubz l’eſpoir de me martyrer,
Et n’ay loyſir de m’appreſter,
Qu’on me commence à culleter,
Parquoi i’endure tant de peine,
Que ſouvent en ſuis hors d’alleine