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C’est pour gagner du temps. Messieurs, que je voterai la revision. Mais gîluel usage faut-il employer ce temps gagné sur l’anarchie immédiate ?

A étudier sérieusement, officiellement, le mal social et ses remèdes possibles.

Je ne pense pas que les Chambres nouvelles issues de la revision, fussent elles même issues du suffrage universel, renferment, plus que celles-ci, les médecins sociaux. Les savants sont assez rares qui courent les chances électorales.

Mais le gouvernement possède certainement, dans ses académies, des hommes capables de iuger les remèdes qui seraient présentés.

Le problème est à la fois moral et matériel.

Il s'agit de découvrir la règle sociale dont l’application assure l’ordre permanent, la satisfaction sociale et, en même temps, de démontrer å chacun et à tous l’inévitable sanction de cette règle.

Je demande que le gouvernement soumette la question aux membres de l’Académie royale de Belgique, section des sciences et des lettres, et à l’Académie de médecine (hilarité), car ces institutions renferment les représentants autorisés des sciences morales et politiques et des sciences médicales, en un mot, de toutes les sciences qui intéressent l’homme au point de vue social. Que ces académies ouvrent un concours sur la question, que les travaux les plus méritants soient publiés en résumé au Moniteur, avec l’appréciation de chaque académicien chargé du rapport. Je dis : les académiciens et non pas les « académies », pour qu’il y ait des responsabilités personnelles, réelles, bien définies. Qu’on autorise les auteurs des mémoires à une réplique ar la même voie du Moniteur. La presse publique pourra ainsi discuter le tout ; les utopies subiront le sort de toutes les conceptions basées sur des hypothèses et non sur la vérité : elles tomberont sous l’examen.

La presse, cause de tout le mal social tant que la formule du droit reste hypothétiquqsauvera l’humanité quand la formule du droit et de sa sanction in vitable apparaîtra scientifiquement et sera démontrée pour chacun et pour tous.

Les mathématiques sont incontestables et toujours identiques, quelles que soient les humanités qui les découvrent.

M. Finet, on le voit, a exposé nettement la situation actuelle ; il a montré la venue prochaine de la période révolutionnaire et manifesté ses appréhensions. Ce discours, étant donné le milieu où il a été prononcé, est un fait social caractéristique.

Voici quelle a été la réponse du ministre président du conseil :

« La peur, M. Finet veut-il savoir ce qu’en disait Casimir Périer, dans des conditions en plus d’un point analogues à celles où nous nous trouvons, aux plus mauvais jours de la monarchie de juillet ?

« C’est la peur, disait-il, qui sert les partis, qui les grandit, car c’est elle qui fait croire à leur pouvoir, et ce pouvoir imaginaire ne réside que dans u la faiblesse des majorités qui livrent sans cesse le monde aux minorités, dans la mollesse de la raison tremblante devant les passions, dans la