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CHRONIQUE SOCIALE

La Question sociale au Sénat de Belgique.

Dans une des dernières séances du Sénat de Belgique, un membre de la chambre haute, M. Finet, a prononcé un discours qui, pour n’avoir pas été immédiatement remarqué, n’en a pas moins une signification considérable.

Les Belges veulent reviser leur pacte national et l’exercice des droits politiques, préoccupation constante de tous les gouvernements depuis l’origine des sociétés, fait l’objet principal du débat.

Ces droits, jusqu’ici attribués à quelques-uns, seront-ils accordés à un plus grand nombre ?

Telle est la question posée. M. Finet n’a pas eu de peine à démontrer qu’elle dépend virtuellement de l’état des intelligences, ni à prouver qu’il ne saurait y être fait réponse par voie de majorité.

Voici en quels termes il a établi les grandes phases de l’évolution humanitaire et la nécessité, de plus en plus urgente, de résoudre le problème social.

Messieurs, une proposition d’une extrême gravité nous est soumise en ce moment.

Il s’agit de modifier les bases de notre contrat social. Je me propose de démontrer au Sénat :

D’abord, que notre ays, comme toutes les nations où les intelligences se développent actuellement parmi les masses, se trouve entraîné vers l’anarchie ;

Ensuite, que le seul moyen d’éviter, pour nous, une anarchie immédiate, c’est de reviser notre Constitution, par une extension considérable du droit de suffrage ;

Enfin, que cette extension du droit de sufi’rqfe, u ?uelles que soient les mesures qui l’accompagnent, ne sera qu’un pa ia `, impuissant à nous procurer a permanence de l’ordre, et qu’il y a lieu, dès maintenant, visa-vis de cet avenir menaçant, d’étudier la question sociales spécialement, officiellement, en vue d’arriver å une solution sérieuse, démontrée, de cette redoutable question.