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les enfants des péchés des pères. Le moyen de reviser ce procès, d’extirper ce vice héréditaire, telle a été pendant longtemps une des préoccupations les plus constantes des hommes les plus intelligents parmi nous.


Ainsi, vous voyez que la femme ordinairement bien portante (et presque toutes nos femmes sont et bien portantes et belles), respectée comme devant porter des enfants et les élever, désirée comme femme, aimée comme compagne et n’ayant plus d’inquiétude pour l’avenir de ses enfants, a plus d’instinct pour la maternité que la souffre-douleur et les mères des souffredouleur des temps passés n’en ont jamais eu ; ou que leurs sœurs des classes supérieures, élevées dans une ignorance affectée des faits naturels, et dans une atmosphère de pruderie mélangée de violent désir.


« Vous parlez avec chaleur, » dis-je, « mais je vois que vous avez raison, »


« Oui, » repondit-il, « et je vous signalerai ceci comme une marque des avantages que nous avons conquis par notre liberté : Que pensez vous de l’extérieur des gens que vous avez rencontrés aujourd’hui ? »


— « J’avais peine à croire qu’il put y avoir autant d’êtres beaux dans un pays civilisé. »


Il babillait un peu, comme un viel oiseau qu’il était.


« Quoi ! sommes-nous toujours civilisés », disait-il. « Bien, quant à notre extérieur, le sang anglais qui après tout prédomine ici, n’avait pas l’habitude de produire beaucoup de beaux types. Mais je pense que nous l’avons amélioré. Je connais un homme qui a une grande collection de portraits imprimés, de photographies du XIXe siècle ; en comparant ces figures avec les visages que l’on rencontre tous les jours de ces temps-ci, le développement de notre beauté est hors de doute. Eh bien, il y a quelques personnes qui pensent qu’il n’est pas trop fantastique de rattacher cet accroissement de beauté directement à notre liberté et notre bon sens dans les affaires dont nous avons parlé ; ils croient qu’un enfant né de l’amour naturel et sain de l’homme et de la femme, même si celui-ci est passager, peut devenir meilleur à tous les points de vue et surtout se développer en beauté corporelle d’une façon bien plus complète que l’être né du respectable et commercial mariage, ou du sombre désespoir de la victime de ce système. Ils disent que le plaisir engendre le plaisir. Qu’en pensez-vous. »


« Je suis fort de cet avis », répondis-je.