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CHAPITRE IX

Concernant l’amour.


« Votre parent n’aime donc pas beaucoup les belles constructions », dis-je, quand nous entrâmes dans la classique maison déserte ; à la vérité, elle était aussi nue que possible, excepté qu’il y avait ci et là quelques grands pots remplis de fleurs de juin : du reste, elle était très propre et gentiment blanchie à la chaux.

« Oh ! je ne sais pas », dit Dick, un peu distrait. « Il devient très vieux, car il a passé les cent et cinq ans et, sans doute, il n’aime pas à déménager. Mais naturellement il pourrait habiter une plus jolie maison s’il le voulait : il n’est pas obligé de vivre plutôt dans une maison que dans une autre. Par ici, hôte. »

Il monta les escaliers et, ouvrant une porte, nous entrâmes dans une vaste chambre de l’ancien style, aussi simple que le reste de la maison, garnie de quelques meubles nécessaires, ceux-ci étaient très simples aussi et même grossiers, mais solides, très sculptés et bien dessinés, quoique sommairement exécutés. Dans le coin, au bout de la chambre, devant un pupitre près de la fenêtre, était assis, dans un large fauteuil en chêne, bien rembourré, un petit vieillard. Il était habillé d’une sorte de jaquette de Norfolk de serge bleu usée jusqu’à la trame, il avait des culottes de même étoffe et des bas gris d’estame. Il se leva brusquement de sa chaise et s’écria, avec une voix d’un volume considérable pour un si vieil homme : « Sois le bienvenu, Dick, mon gars. Clara est ici, et sera plus qu’heureuse de te voir ; ainsi, aie bon courage ».

« Clara est ici ? » répondit Dick, « si je l’avais su, je n’aurais pas amené… ou, je veux dire j’aurais,.. ».