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AVANT 1790

nous ne voulons qu’être les premiers à les avertir des dangers qui nous menaceraient au besoin.

« Nos bras seront désarmés ; seulement, nous nous réservons le droit que donne la nature de repousser la violence par la force, d’opposer le courage à la fureur.

« Pour nous servir de leurs expressions, nous mettrons aussi la Terreur à l’ordre de chaque jour, mais seulement contre le crime, et ceux-là mêmes qui nous ont tant fait souffrir, dont les forfaits, inouïs jusqu’à nos jours, seront encore invraisemblables pour les siècles qui nous suivront, ceux-là mêmes, s’ils se repentent, n’auront rien à craindre de nous. »

Parmi les signataires, au nombre de 150 environ, dont beaucoup, sans doute, avaient appartenu à l’Ecole de droit de Rennes, nous lisons les noms de d’Herbouville, Hervé, Desfeux, Leguay, AUix, Berthelot-Bunelaye, capitaine de la 3e compagnie, Boullet, inspecteur des vivres, Ballais, Crozet, L. M. D. Le Pan, Bongérard, Berthois, etc.

Les Représentants Grenot, Guezno et Guermeur répondirent par une Proclamation, imprimée à 1.500 exemplaires, dans laquelle ils applaudissaient aux sentiments des signataires et les engageaient à rester fidèles à Pexemple donné par les jeunes gens de Rennes aux jours de Janvier 1789 et de Pontivy. « Ils les encourageaient à persister dans leurs résolutions généreuses et à s’unir pour, de concert avec tous les bons citoyens, surveiller et déjouer les complots de ceux qui conspirent contre la tranquillité publique ; » mais ils leur défendaient en même temps de tenir aucune assemblée illégale, d^exercer aucune police,