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cause du mouvement brownien, si ce phénomène, accessible à l’observation et à la mesure, forme un intermédiaire, un relais, entre les masses qui sont à notre échelle et les masses des molécules, on sent qu’il doit y avoir là un moyen de déterminer les grandeurs moléculaires.

C’est bien ce qui a lieu, et de plusieurs façons. Sans pouvoir ici entrer dans l’explication de ces expériences, j’en puis donner le résultat auquel sont également arrivées d’autres méthodes très différentes. Puisque l’on sait, par la chimie, les rapports de masses des molécules et des atomes, il suffit d’en donner une seule, celle par exemple de l’atome d’hydrogène. Elle est de l’ordre du trillionième de trillionième de gramme, soit plus exactement, au centième près, en grammes :


ou plus brièvement, 1,47 : 1024.

Un tel atome se perd en notre corps comme nous nous perdrions dans le soleil.


L’OUIE DES EMPLOYÉS Es mécaniciens qui conduisent les loco-L motives des chemins de fer ont la déplorable habitude d’abuser du sifflet et de déchirer littéralement le tympan des riverains de la voie ferrée. Ife ait-il, les excuser et se rendre compte que, bien souvent, s’ils font du bruit comme des sourds, c’est parce qu’ils ne s’entendent que fort mal eux-mêmes. En effet, le docteur Lichtenberg, de Budapest, a examiné les oreilles de 250 employés de chemins de fer ; dans 92 cas, il trouva des troubles de loue. Quatorze fois, il y avait un catarrhe chronique de l’oreille moyenne, 3 fois, de l’otorrhée ; 3 fois, une affection du labyrinthe ; 4 fois, des anomalies de tension de la membrane du tympan ; 36 fois, des bouchons de du trillionième de trillionième de gramme, soit plus exactement, au centième près, en grammes AAA 0 4 000 000 000 000 000 000 000 000 ou plus brièvement, 1,47 : 102. Un tel atomese perd en notre corps comme nous nous perdrions dans le soleil. Jean PERRIN. DE CHEMIN DE FER cérumen ; 5 fois, une infiltration de la caisse ; 5 fois, des cicatrices du tympan ; 5 fois, une perte de substance du tympan sans sécrétion. Lichtenberg attribue cette fréquence des affections de l’oreille chez les employés du chemin de fer aux variations extrêmes de température auxquelles ils sont exposés. A son s, les troubles de louïe sont plus graves que la cécité des couleurs. Celle-ci, en effet, étant congénitale, peut être reconnue par un examen préventif, tandis que les ons de l’oreille sont acqu es et tendent lés sans cesse à s’aggraver. La conclusion est que tout candidat à un emploi dans les chemins de fer doit être examiné au préalable par un auriste, avant d’être déclaré propre au service et que l’examen doit être répété tous les deux ans.