33. Isaac s’extasia d’une extase grande et profonde[1], et il dit Qui donc est celui qui, ayant chassé, m’a apporté de son gibier, et m’a fait manger avant que tu sois revenu ? Je l’ai béni, et il sera béni.
34. Or, Esau, ayant ouï ces paroles, jeta un grand cri plein d’amertume, et il dit : Bénis-moi donc aussi, père.
35. Isaac répondit : Ton frère est venu, employant la ruse, et a pris ta bénédiction.
36 Sur quoi Esau s’écria : C’est justement qu’il a reçu le nom de Jacob, car il m’a supplanté encore cette fois. Il m’avait d’abord pris mon droit d’aînesse, et maintenant il vient de prendre ma bénédiction. Et s’adressant à Isaac, il ajouta : Père, n’as-tu point réservé une bénédiction pour moi ?
37. Isaac lui répondit : Je l’ai fait ton seigneur, j’ai fait ses serviteurs tous ses frères, je l’ai affermi par le pain et le vin que puis-je encore pour toi, enfant ?
38. Et Esau dit à son père : N’as-tu qu’une seule bénédiction, père ? Bénis-moi donc aussi, père. Et Isaac étant troublé, Esau jeta un grand cri et pleura.
39. Isaac reprit : C’est la graisse de la terre qui sera ton partage avec la rosée du ciel.
40. Tu vivras de ton glaive, et tu seras soumis à ton frère, jusqu’à ce que tu ôtes et délies son joug de ton cou.
41. Or, Esau était profondément irrité contre Jacob à cause de la bénédiction que lui avait donnée son père ; et Esau dit en sa pensée : Viennent les jours du deuil de mon père, et je tuerai mon frère Jacob.
42. Ces paroles d’Esau furent rapportées à Rebecca ; elle envoya chercher Jacob, son plus jeune fils, et elle lui dit : Ton frère Esau menace de te tuer.
- ↑ Il s’étonna d’un étonnement qui tenait de l'extase, adorant les desseins de Dieu, et se rappelant 1a prophétie faite a Rebecca. (Ch. xxv, v. 22, 23.)