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18. Il invoque pour sa santé ce qui est infirme, et pour sa vie ce qui est mort ; il appelle à son aide l’objet le plus inerte.

19. Veut-il faire un voyage, il s’adresse à ce qui ne peut se tenir sur ses pieds ; veut-il acheter ou faire œuvre de ses mains, il implore l’habileté des mains les plus inhabiles.

CHAPITRE XIV

1. D’autre part, un homme se met en mer ; il est sur le point de traverser les flots indomptés ; il invoque à grands cris un bois plus frêle que le navire qui le porte.

2. Car c’est là ce que le désir du gain a inventé, et la sagesse de l’artisan l’a ainsi préparé[1].

3. Mais vous, ô Père, votre providence gouverne ellemême ; car vous avez donné une voie à la mer, et des sentiers certains sur les vagues,

4. Montrant que partout il est en votre pouvoir de sauver, lors même qu’on ose s’embarquer sans le secours de l’art.

5. Vous avez voulu que nulle des œuvres de votre sagesse ne fût inutile ; c’est pour cela que les hommes confient leur âme à un peu de bois, et que, fendant les vagues

avec leur barque, ils sont sauvés[2].

6. Et, au commencement, quand furent exterminés les géants superbes, l’espérance du monde, réfugiée dans une arche, conserva au monde la semence de la génération d’où il devait naître, en la confiant à votre main qui l’avait dirigée.

7. Car le bois est béni, par lequel justice est faite.

  1. Celui-ci est impardonnable, puisque lui-même a façonné l’objet : il sait bien que ce n’est pas un Dieu.
  2. Tous les objets de la création sont utiles à l’homme ; mais Dieu, qui les a créés, est le seul vrai Dieu.