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8. Les fils des superbes[1] n’y ont point cheminé ; le lion n’a point passé par elles.

9. L’homme a étendu sa main sur la pierre la plus dure, et il a bouleversé les montagnes de fond en comble.

10. Il a fendu les tourbillons des fleuves[2], et mon œil a vu tout ce qu’il y a de précieux.

11. L’homme a exploré le fond des fleuves, et il a mis au jour leurs entrailles.

12. Mais la sagesse où a-t-elle été trouvée[3] ? en quel lieu réside-t-elle ?

13. L’homme n’en sait pas le chemin, et on ne la trouve pas parmi les mortels.

14. L’abîme a dit : Elle n’est point en moi ; la mer a dit Elle n’est pas avec moi.

15. On ne l’obtiendra point au prix de trésors ; elle ne s’échange pas pour de l’argent.

16. On ne la mettra point dans la balance avec de l’or d’Ophir[4], des saphirs et des onyx.

17. Ni l’or ni le cristal ne la vaudront ; on ne l’échangera pas contre des vases d’or.

18. Auprès d’elle les choses éclatantes et hautes seront mises en oubli ; recherche la sagesse de préférence à ce que tu as de plus cher.

  1. Les commentateurs grecs entendent par là la race des plus grandes bêtes féroces, qui sont un symbole naturel des orgueilleux. Le reste du verset confirme cette interprétation.
  2. Pour aller chercher l’or qui est au fond.
  3. Dieu seul possède la sagesse infinie, et c’est par elle qu’il gouverne l’univers. C’est dans les secrets de cette sagesse qu’il faut chercher la raison dernière des épreuves de l’homme ; et comme elle est insondable, l’homme doit se soumettre et adorer les vues de Dieu sur lui. C’est là le comble de son mérite, et c’est ainsi que l’adversité l’éprouve et le purifie comme l’or par le feu. Telles sont les vérités sous-entendues dans ces magnifiques figures. Elles nous donnent la conclusion du livre, conclusion qui sera confirmée par Dieu lui-même dans les chapitres xxxvIII et suivants.
  4. Contrée de l’Inde, d’où l’on tirait l’or le plus excellent.