de ma plaie et si je me tais, en souffrirais-je moins[1] ?
8. Maintenant elle m’a rompu, elle m’a ôté tout sentiment, elle m’a réduit en pourriture ; ô plaie, tu m’as garrotté[2] !
9. Elle a porté témoignage et s’est élevée contre moi, la menteuse[3].
10. Dans sa colère, mon ennemi m’a renversé ; il a grincé des dents contre moi[4] ; les traits de ses pirates[5] m’ont atteint.
11. Il a dardé sur moi les rayons de ses yeux, il m’a frappé aux genoux avec des pointes aiguisées ; ils m’ont assaillis tous à la fois.
12. Le Seigneur m’a livré à des mains iniques, il m’a jeté au milieu des impies.
13. Je vivais en paix, et il m’a déchiré ; il m’a pris par les cheveux et il me les a arrachés ; il m’a planté devant lui comme un but[6].
14. Des archers m’ont entouré, et, de leur fer, ils m’ont percé les flancs, ils ont fait couler mon fiel jusqu’à terre[7].
15. Ils m’ont abattu, me faisant faire chute sur chute ; les puissants ont couru contre moi.
16. Ils ont cousu un cilice sur ma peau ; ma force a été éteinte sur la terre.
- ↑ Mais si vos consolations sont vaines, que ferais-je moi-même pour me consoler ?
- ↑ C’est par sa mort qu’il témoigne de son iniquité. Job était un prince, et Éliphaz le soupçonnait à tort d’injustice dans sa fonction de juge.
- ↑ Il se révolte contre ce que vient de dire Éliphaz ; il déclare que rien ne l’empêchera de parler. Il fait voir la grandeur de son infortune, et déclare qu’il est innocent.
- ↑ Dans ce verset et les suivants, Job parle de ceux qui, au lieu de le plaindre, insultaient cruellement à ses douleurs. Il s’adresse tantôt à Éliphaz, tantôt à ses ennemis en général : de là vient qu’il emploie tantôt le singulier, tantôt le pluriel.
- ↑ Ses pirates. Ce mot semble supposer que l’ennemi principal de Job est Satan, dont ceux qui lui parlent se font les satellites.
- ↑ Le but de ses persécutions et de ses attaques.
- ↑ Expression vive pour exprimer une profonde blessure.