11. Ensuite vous m’avez revêtu de chair et de peau ; vous avez ajusté en moi mes os et mes nerfs.
12. Vous m’avez donné la vie et votre miséricorde ; votre visite m’a conservé le souffle.
13. Quoique vous cachiez en vous ces choses[1], je sais que vous pouvez tout, que rien ne vous est impossible[2].
14. Si je pèche vous me gardez[3], et vous ne m’innocenterez point.
15. Si j’ai mal agi, malheur à moi ; et si je me sens juste je ne puis néanmoins lever la tête, tant je suis rempli d’humiliation.
16. Je suis saisi comme par un lion dévorant ; vous changez plusieurs fois à mon égard, et me perdez cruellement.
17. En renouvelant l’examen[4] que j’ai déjà subi, vous m’avez traité avec grande colère, et m’avez envoyé bien des épreuves.
18. Pourquoi m’avoir tiré des entrailles de ma mère ? Pourquoi ne suis-je pas mort afin qu’œil ne me vît,
19. Et que je fusse comme si je n’eusse été ? Pourquoi ne suis-je point allé du ventre de ma mère au tombeau ?
20. Le temps de ma vie n’est-il pas court ? laissez-moi reposer un moment,
21. Avant que j’aille au lieu d’où je ne reviendrai plus[5] 22. Dans la terre des ténèbres éternelles, où il n’y a
- ↑ Job décrit ici l’état des âmes après la mort, et, d’après les Pères, le lieu du supplice des réprouvés. Il est possible que l’épreuve de Job ait été
- ↑ Vous pouvez, quel que soit l’état où je suis réduit, me délivrer.
- ↑ Comme on garde un coupable.
- ↑ L’épreuve.
- ↑ Accordez-moi un instant de relâche pour que je puisse pleurer un peu sur mes maux, avant ma mort qui est prochaine.