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d’une telle femme, et de n’avoir point commerce avec elle ; et, si nous ne l’obtenons, on se rira de nous.

13. Et Bagoa, quittant Holopherne, entra près de Judith, et lui dit : Que cette belle jeune fille ne craigne pas de venir auprès de mon maître pour être honorée devant lui ; elle boira joyeusement avec nous du vin, et, ce jour-ci, elle sera comme l’une des filles d’Assur qui se tiennent dans le palais de Nabuchodonosor ;

14. Et Judith répondit : Et qui suis-je moi, pour contredire mon maître ? Tout ce qui sera agréable à ses yeux, je m’empresserai de le faire, et ce sera ma joie jusqu’au jour de ma mort.

15. Et, s’étant levée, elle se para de ses beaux vêtements et de tous ses ornements de femme, et sa servante la précéda ; et, pour elle, elle étendit à terre, en face d’Holopherne, les toisons à leur usage journalier, qu’elles avaient empruntées de Bagoa, et sur lesquelles elles se couchaient pour manger.

16. Et Judith, étant entrée, s’y plaça, et le cœur d’Holopherne à son aspect fut troublé, et son âme en fut vivement agitée, et il nourrissait un désir violent de la posséder ; et, depuis le jour où elle lui était apparue, il épiait l’occasion de la séduire.

17. Et Holopherne lui dit : Bois donc, et, avec nous, tiens-toi en joie.

18. Et Judith répondit : Certes, je boirai, ô mon maître ; car je me sens aujourd’hui plus glorieuse de vivre que je ne l’ai jamais été depuis ma naissance.

19. Et elle prit, et elle mangea devant lui ce que sa servante lui avait préparé.

20. Et Holopherne se réjouit à cause d’elle, et il but une quantité de vin telle qu’en aucun jour de sa vie il n’en avait tant bu.