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Chap. XXIV, 28.
Chap. XXV, 10.
L’ECCLÉSIASTIQUE.

28Et moi, j’ai coulé comme un canal dérivé d’un fleuve,
comme un aqueduc arrosant un jardin de plaisance.[1]
29J’ai dit : « J’arroserai mon jardin,
j’abreuverai mon parterre. »
Et voilà que mon canal est devenu un fleuve,
que mon fleuve est devenu une mer.
30Je veux donc faire briller encore l’instruction comme l’aurore,
faire connaître au loin ses maximes ;[2]
31je veux encore répandre la doctrine comme une prophétie,
et la laisser en héritage aux générations lointaines.[3]

32Reconnaissez que je n’ai pas travaillé pour moi seul,
mais pour tous ceux qui cherchent la Sagesse.

2. Chap. xxv, 1, 2 : Choses agréables et choses insupportables.

Trois choses me plaisent,
et elles sont belles devant le Seigneur et les hommes :
la concorde entre les frères, l’amitié entre les proches,
et le bon accord entre le mari et la femme.
2Mais il y a trois sortes de gens que je déteste,
et dont la vie m’est tout à fait odieuse :
le pauvre orgueilleux, le riche qui use de fraude,
et le vieillard voluptueux, dénué de sens.

3. Chap. xxv, 3-6 : La sagesse est la couronne des vieillards.

3Tu n’as pas amassé dans ta jeunesse :
comment posséderais-tu dans ta vieillesse ?
4Qu’il est beau pour les cheveux blancs de bien juger,
pour la vieillesse de connaître le bon conseil !
5Que la sagesse sied bien aux vieillards,
la prudence et le conseil à ceux qu’on honore !
6La couronne des vieillards, c’est une riche expérience ;
leur gloire, c’est la crainte du Seigneur.

4. Chap. xxv, 7-11 Éloge de la crainte de Dieu.

7Il y a neuf choses qu’en mon cœur j’estime heureuses,
et une dixième que ma langue proclame :
L’homme qui a de la joie dans ses enfants,
celui qui vit assez pour voir la ruine de ses ennemis.
8Heureux qui habite avec une femme sensée,[4]
et celui qui ne pèche point par la langue !
[Heureux qui a trouvé un ami fidèle],
et celui qui ne sert pas des maîtres indignes de lui ![5]
9Heureux qui a trouvé la prudence,
et celui qui l’enseigne à une oreille attentive ![6]
10Qu’il est grand l’homme qui a trouvé la sagesse ![7]
Pourtant il n’est pas au-dessus de celui qui craint le Seigneur.

  1. 28. Après et moi, la Vulg. (40), qui glose ce verset, ajoute le mot Sapientia, en sorte que c’est la Sagesse elle-même qui se trouve parler dans le reste du chapitre : moi, la Sagesse, j’ai fait couler des fleuves ; je suis comme le chemin par où s’écoule l’eau immense d’un fleuve, comme le canal d’une rivière et comme une prise d’eau sortant du paradis.
  2. 30. La Vulg. (45) ajoute : je pénétrerai toutes les profondeurs de la terre, je visiterai tous ceux qui dorment, et j’éclairerai tous ceux qui espèrent dans le Seigneur : allusion à la descente de Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, aux enfers.
  3. 31. La Vulg. (46) glose ainsi le 2e membre : et je la laisserai à ceux qui recherchent la sagesse, et je ne cesserai pas de leur être présente de race en race jusqu’au siècle saint.
  4. XXV, 8. La Vulg. (11, 12) intervertit les deux derniers membres.
  5. 8. Un court fragment hébreu renferme xxv, 7, 12, 16, 17-23 ; xxvi, 1, 2.
  6. 9. Le 1er membre manque dans la Vulg.
  7. 10. La sagesse. La Vulg. (13) ajoute : et la science.