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Chap. XV, 9.
Chap. XVI, 1.
LIVRE DE LA SAGESSE.

9Pourtant il ne s’inquiète pas de ce que ses forces s’épuisent,
ni de ce que sa vie est courte ;
mais il rivalise avec ceux qui travaillent l’or et l’argent,
il imite ceux qui travaillent l’airain,
et met sa gloire à exécuter des figures trompeuses.
10Son cœur est comme de la cendre,
son espérance est plus vile que la terre[1],
et sa vie est de moindre valeur que l’argile.
11Car il méconnaît celui qui l’a fait,
qui lui a inspiré une âme agissante,
et a mis en lui un souffle de vie.
12Il regarde notre existence comme un amusement,
la vie comme un marché où l’on se rassemble pour le gain[2] ;
car, disent-ils, « il faut acquérir par tous les moyens, même par le crime. »
13Car celui-là sait bien qu’il est plus coupable que tous les autres,
qui, de la même terre, façonne des vases fragiles et des idoles.

7. Chap, xv, 14-19 : Folie des païens qui rendent un culte aux idoles des nations et aux animaux.

14Mais ils sont tous très insensés,
et plus malheureux que l’âme d’un enfant,
les ennemis de votre peuple qui le tiennent dans l’oppression ![3]

15Car ils ont regardé comme des dieux toutes les idoles des nations,
qui ne peuvent user de leurs yeux pour voir
, ni de leurs narines pour respirer l’air,
ni de leurs oreilles pour entendre,
ni des doigts de leurs mains pour toucher,
et dont les pieds sont incapables de marcher.
16C’est un homme qui les a faites,
et c’est celui à qui on a prêté le souffle qui les a façonnées.
Il n’est pas d’homme qui puisse faire un dieu semblable à lui,
17car, étant mortel, il ne fait de ses mains impies qu’une œuvre morte ;
il vaut mieux que les objets qu’il adore,
car au moins il a la vie, et eux ne l’ont jamais eue.

18Ils rendent un culte aux animaux les plus odieux[4],
lesquels, jugés d’après la stupidité, sont pires que les autres.
19Il n’y a rien de bon[5] en eux qui fasse naître l’affection,
comme à l’aspect d’autres animaux ;
ils échappent à la louange de Dieu et à sa bénédiction.



INTERVENTIONS DE LA SAGESSE EN FAVEUR DES ISRAÉLITES ET CONTRE LES ÉGYPTIENS IDOLÂTRES.
1. Chap, xvi, 1-14 : Premier parallèle : les bêtes envoyées pour châtier les Egyptiens, et les bêtes envoyées pour soulager les Israélites.Contraste entre la plaie des animaux et le bienfait des cailles (xvi, 1-3). Leçon pour les Israélites (xvi, 4-7). Leçon pour les Égyptiens (xvi, 8-14).

C’est pourquoi ils ont été justement châtiés par des créatures semblables
et tourmentés par une multitude de bêtes.

  1. 10. Son espérance est plus vile que la terre. Vulg. Son espérance est une terre vile.
  2. 12. La vie comme un marché où l’on se rassemble pour le gain. Vulg. et l’organisation de la vie dirigée vers le gain.
  3. 14. Vulg. Tous insensés et malheureux au delà de toute limite, orgueilleux d’esprit, sont les ennemis de ton peuple et ceux qui le dominent.
  4. 18. Les plus odieux, les plus nuisibles : serpents, crocodiles, certains oiseaux. — Lesquels etc. Vulg. Ces objets dépourvus de sens ( ?), comparés à ceux-ci (aux animaux ?), sont pires qu’eux. Les animaux auxquels on rend un culte sont plus stupides que nombre d’autres bêtes. Le vers. 19 favorise cette interprétation d’un texte qui prête à amphibologie.
  5. 19. Il n’y a rien de bon etc. Vulg. Parmi ces animaux, nul n’en peut voir de bons, même pour l’aspect.