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24Car ils s’étaient enfoncés si loin dans les voies de l’erreur,
qu’ils regardaient comme des dieux les plus vils des animaux[1],
s’étant laissé tromper comme des enfants sans raison.
25Aussi comme à des enfants sans raison,
leur avez-vous envoyé d’abord un châtiment dérisoire.
26Mais ceux qu’une correction dérisoire n’a pas amendés, subiront un châtiment[2] digne de Dieu.
27Châtiés par ceux qu’ils prenaient pour des dieux,
ils furent exaspérés de leurs souffrances,
et, voyant Celui qu’ils avaient autrefois refusé de connaître,
ils le reconnurent[3] pour le Dieu véritable ; c’est pourquoi la suprême condamnation tomba sur eux.



II. — LA SAGESSE CONTRE L’IDOLATRIE
[XIII, 1 — XIX, 22.]
FORMES DIVERSES DE L’IDOLATRIE.
1. Chap. xiii, 1-9 : Le culte des éléments.Erreur initiale (xiii, 1, 2) ; des créatures on peut s’élever au Créateur (xiii, 3-5). Gravité atténuée de cette forme d’idolâtrie (xiii, 6-9).


Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu,
et qui n’ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est,
ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître l’Ouvrier.
2Mais ils ont regardé le feu, le vent, l’air mobile,
le cercle des étoiles, l’eau impétueuse, les flambeaux du ciel[4],
comme des dieux gouvernant l’univers.

3Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux,
qu’ils sachent combien le Maître l’emporte sur elles ;
car c’est l’Auteur même de la beauté qui les a faites.
4Et s’ils en admiraient la puissance et les effets,
qu’ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.
5Car la grandeur et la beauté des créatures
font connaître par analogie[5] Celui qui en est le Créateur.

6Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche[6] ;
car ils s’égarent peut-être
en cherchant Dieu et en voulant le trouver.
7Occupés de ses œuvres, ils en font l’objet de leurs recherches,
et s’en rapportent à l’apparence, tant ce qu’ils voient est beau !
8D’autre part, ils ne sont pas non plus excusables ;
9car, s’ils ont acquis assez de science
pour arriver à connaître le monde,
comment n’en ont-ils pas connu plus facilement le Maître ?

2. Chap, xiii, 10 — xiv, 11 : Folie et impiété du culte des statues.Thèse (xiii, 10). Description ironique de la fabrication de l’idole (xiii, 11-16). Sottise du culte qui lui est rendu (xiii, 17-19) ; en particulier, folie de celui qui l’implore pour un voyage en mer (xiv, 1-7). Châtiment des idoles et de leurs adorateurs (xiv, 8-11).

10Mais ils sont bien malheureux,
et ils mettent leur espérance en des objets sans vie,
ceux qui ont appelé Dieu des ouvrages de la main des hommes,
de l’or et de l’argent travaillés avec art,
des figures d’animaux ou une pierre inutile,

  1. 24. Les plus vils des animaux (Vulg.) ; m. à m. du grec : ceux d’entre les animaux qui sont vils aux yeux des ennemis.
  2. 26. Subiront plus tard, dans le sens de ont subi (Vulg.) : l’auteur donne à sa pensée une forme générale, mais il a en vue la mort des premiers-nés des Égyptiens et le passage de la mer Rouge.
  3. 27. Ils le reconnurent pour le Dieu véritable (comp. Exod. viii, 4, 24 ; ix, 27 ; x, 7, 16 sv. ; xii, 31), mais sans vouloir pour cela lui obéir.
  4. XIII, 2. Les flambeaux du ciel. Vulg. le soleil et la lune.
  5. 5. Par analogie. (Comp. Rom. i, 20 ; Act. xiv, 14.)
  6. 6. Un moindre reproche, si on les compare aux adorateurs d’idoles dont il va être parlé (vers. 10 sv.).