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Chap. V, 18.
Chap. VII, 2.
LIVRE DE L’ECCLÉSIASTE.

18De plus, pour tout homme à qui Dieu donne richesses et biens,
avec pouvoir d’en manger, d’en prendre sa part
et de se réjouir de son travail,
c’est un don de Dieu.
19Car alors il ne songe guère aux jours de sa vie,
parce que Dieu répand la joie dans son cœur.



2. Chap. vi, 1-12 : Malheur de celui qui meurt sans avoir joui de ses biens.Le sort de l’avorton est préférable (vi, 1-5). Mort pareille pour tous (vi, 6-9). Vanité des désirs, tout étant réglé d’avance (vi, 10-12).

Il est un mal que j’ai vu sous le soleil,
et ce mal est grand sur l’homme :
2Tel homme à qui Dieu a donné
richesses, trésors et gloire,
et qui ne manque pour son âme
de rien de ce qu’il peut désirer ;
mais Dieu ne lui permet pas d’en jouir,[1] car c’est un étranger qui en jouit :
voilà une vanité et un mal grave.

3Quand un homme aurait engendré cent fils,
eût vécu de nombreuses années,
et que les jours de ses années se seraient multipliés,
si son âme ne s’est pas rassasiée de bonheur,
et qu’il n’ait pas même eu de sépulture,
je dis qu’un avorton est plus heureux que lui.
4Car il est venu en vain,
il s’en va dans les ténèbres,
et les ténèbres couvriront son nom ;
5il n’a même ni vu ni connu le soleil,
il a plus de repos que cet homme.[2]

6Et quand il vivrait deux fois mille ans,
sans jouir du bonheur,[3]
tout ne va-t-il pas au même lieu ?

7Tout le travail de l’homme est pour sa bouche ;
mais ses désirs ne sont jamais satisfaits.

8Car quel avantage a le sage sur l’insensé ?
Quel avantage a le pauvre qui sait se conduire devant les vivants ?

9Ce que les yeux voient
est préférable à la divagation des désirs.
Cela encore est vanité et poursuite du vent.

10De toute chose qui arrive, le nom est déjà prononcé ;
on sait ce que sera un homme,
et il ne peut contester avec qui est plus fort que lui.
11Car il y a beaucoup de paroles qui ne font qu’accroître la vanité :
quel avantage en revient-il à l’homme ?
12Car qui sait, en effet, ce qui est bon pour l’homme dans la vie,
pendant les jours de sa vie de vanité,
qu’il passe comme une ombre ?
Et qui peut indiquer à l’homme
ce qui sera après lui sous le soleil ?[4]



3. Chap. vii, 1-7 : Sentences concernant le sérieux de la vie.

Une bonne renommée vaut mieux qu’un bon parfum,
et le jour de la mort que le jour de la naissance.
2Mieux vaut aller à la maison de deuil
qu’aller à la maison de festin,

  1. VI. 2. D’en jouir, litt. d’en manger.
  2. 5. Il a plus de repos. Vulg., il n’a pas connu la différence du bien et du mal.
  3. 6. Sans jouir du bonheur ; m. à m., sans voir le bonheur.
  4. 12. de l’hébreu correspond à vii, 1 de la Vulgate qui, de ce fait, se trouve dans tout le chap. vii en retard d’un vers, sur l’hébreu.