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4Mieux vaut pour toi ne pas vouer, que vouer et ne pas accomplir. 5Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis pas en présence de l’envoyé[1] de Dieu que c’est une inadvertance : pourquoi Dieu s’irriterait-il au sujet de tes paroles, et détruirait-il les œuvres de tes mains ? 6Car, comme il y a des vanités dans la multitude des occupations, il y en a aussi dans beaucoup de paroles ; c’est pourquoi crains Dieu.[2]

5. Chap. v, 7, 8 : Princes et rois.

7Si tu vois dans une province le pauvre opprimé, le droit et la justice violés, ne t’étonne point de la chose ; car un plus grand veille sur un grand, et de plus grands encore veillent sur eux. 8Un avantage pour le pays à tous égards, c’est un roi qui donne ses soins à l’agriculture.

IV. — VANITÉ DES RICHESSES.
[V, 9 — VII, 12.]

1. Chap. v, 9-19 : Troubles divers dans la jouissance des richesses.Parasites (v, 9-11) ; perte des biens (v, 12-16). Jouir du bien-être que Dieu accorde (v, 17-19).

9Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent, et celui qui aime les richesses n’en goûte pas le fruit ; c’est encore là une vanité. 10Quand les biens se multiplient, ceux qui les mangent se multiplient aussi ; et quel avantage en revient-il à leurs possesseurs, sinon qu’ils les voient de leurs yeux ? 11Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger ; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir.

12Il est un mal grave que j’ai vu sous le soleil : des richesses conservées pour son malheur par celui qui les possède : 13Ces richesses se perdent par quelque fâcheux événement, et, s’il a engendré un fils, il ne lui reste rien entre les mains. 14Tel qu’il est sorti du sein de sa mère, il s’en retournera nu, comme il était venu ; et il ne recevra rien pour son travail, qu’il puisse emporter dans sa main : 15C’est encore là un grave mal, qu’il s’en aille comme il est venu : et quel avantage lui revient-il d’avoir travaillé pour le vent ? 16De plus, toute sa vie[3] il mange dans les ténèbres ; il a beaucoup de chagrin, de souffrance et d’irritation.

17Voici donc ce que j’ai vu : c’est qu’il est bon et séant pour l’homme de manger et de boire, et de jouir du bien-être dans tout son travail, auquel il se livre sous le soleil, durant les jours de vie que Dieu lui donne ; car c’est là sa part.

  1. V, 5. L’envoyé de Dieu, le prêtre. LXX et d’autres versions, devant la face de Dieu.
  2. 6. Sens et texte douteux.
  3. 16. Toute sa vie ; m. à m., tous ses jours etc, LXX : Tous ses jours se passent dans les ténèbres, le deuil, la grande colère, la souffrance et l’irritation.