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20Et mes ennemis sont pleins de vie, ils sont puissants ;
Ceux qui me haïssent sans cause se sont multipliés.
21Ils me rendent le mal pour le bien ;
ils me sont hostiles, parce que je cherche la justice.

22Ne m’abandonne pas, Yahweh !
Mon Dieu, ne t’éloigne pas de moi !
23Hâte-toi de me secourir,
Seigneur, toi qui es mon salut !



Ps. xxxix (Vulg. xxxviii) : Autre appel du pécheur à la miséricorde divine.En présence du méchant, le psalmiste a en vain essayé de se contenir (2-4). Puisque la vie humaine est si fragile (5-7), il demande pardon et délivrance (8-12) ; que Dieu le laisse respirer avant de mourir (13, 14).

1Au maître de chant, à Idithun. Chant de David.

2Je disais : “Je veillerai sur mes voies,
de peur de pécher par la langue ;
je mettrai un frein à ma bouche,
tant que le méchant sera devant moi.”
3Et je suis resté muet, dans le silence ;[1]
je me suis tu, quoique privé de tout bien.
Mais ma douleur s’est irritée,
4mon cœur s’est embrasé au-dedans de moi ;
dans mes réflexions un feu s’est allumé,
et la parole est venue sur ma langue.

5Fais-moi connaître, Yahweh, quel est le terme de ma vie ;
quelle est la mesure de mes jours ;
que je sache combien je suis périssable[2].
6Tu as donné à mes jours la largeur de la main,
et ma vie est comme un rien devant toi.[3]
Oui, tout homme vivant n’est qu’un souffle. — Séla.
7Oui, l’homme passe comme une ombre ;[4]
oui, c’est en vain qu’il s’agite ;
il amasse, et il ignore qui recueillera.

8Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ?
Mon espérance est en toi.[5]
9Délivre-moi de toutes mes transgressions ;
ne me rends pas l’opprobre de l’insensé[6].
10Je me tais, je n’ouvre plus la bouche,
car c’est toi qui agis.
11Détourne de moi tes coups ;
sous la rigueur de ta main, je succombe !
12Quand tu châties l’homme[7], en le punissant de son iniquité,
tu détruis, comme fait la teigne, ce qu’il a de plus cher.
Oui, tout homme n’est qu’un souffle. — Séla.

13Écoute ma prière, Yahweh,
prête l’oreille à mes cris,
ne sois pas insensible à mes larmes !

  1. XXXIX, 3. Dans le silence. LXX et Vulg., et je me suis humilié. — Quoique privé de tout bien. LXX et Vulg., je me suis tu, abstenu, même de bonnes paroles.
  2. 5. Que je sache combien je suis périssable. LXX et Vulg., que je sache ce qui m’en reste.
  3. 6. Tu as donné à mes jours la largeur de la main. Vulg., Tu as fait mes jours limités (LXX. vieux, usés). Oui, tout homme etc. ; m. à m. tout homme établi, debout, est toute vanité.
  4. 7. Comme une ombre, litt. comme une vaine image.
  5. 8. Mon espérance est en toi. LXX et Vulg., ma substance dépend de toi.
  6. 9. Ne me rends pas. LXX et Vulg., tu m’as rendu, ou m’as-tu rendu, etc.
  7. 12. Vulg. rattache quand tu châties à ce qui précède ; Vulg. et LXX traduisent ensuite : Tu as puni l’homme à cause de son iniquité, et tu as fait dessécher son âme comme l’araignée. Oui, c’est en Dieu que tout homme s’inquiète.