Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/656

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2Le fer se tire de la terre, et la pierre fondue donne le cuivre. 3L’homme met fin aux ténèbres, il explore, jusqu’au fond des abîmes, la pierre cachée dans les ténèbres et l’ombre de la mort. 4Il creuse, loin des lieux habités, des galeries, qu’ignore le pied des vivants ; suspendu, il vacille, loin des humains. 5La terre, d’où sort le pain, est bouleversée dans ses entrailles comme par le feu. 6Ses roches sont le lieu du saphir, et l’on y trouve de la poudre d’or. 7L’oiseau de proie n’en connaît pas le sentier, l’œil du vautour ne l’a point aperçu. 8Les animaux sauvages ne l’ont point foulé, le lion n’y a jamais passé. 9L’homme porte sa main sur le granit, il ébranle les montagnes dans leurs racines. 10Il perce des galeries dans les rochers ; rien de précieux n’échappe à son regard. 11Il sait arrêter le suintement des eaux, il amène à la lumière tout ce qui était caché.

12Mais la Sagesse, où la trouver ? Où est le lieu de l’Intelligence ?[1]13L’homme n’en connaît pas le prix, on ne la rencontre pas sur la terre des vivants.[2]14L’abîme dit : “Elle n’est pas dans mon sein ;” la mer dit : “Elle n’est pas avec moi.” 15Elle ne se donne pas[3] contre de l’or pur, elle ne s’achète pas au poids de l’argent. 16On ne la met pas en balance avec de l’or d’Ophir, avec l’onyx précieux et avec le saphir. 17L’or et le verre ne peuvent lui être comparés, on ne l’échange pas pour un vase d’or fin. 18Qu’on ne fasse pas mention du corail et du cristal : la possession de la sagesse vaut mieux que les perles. 19La topaze d’Ethiopie ne l’égale pas, et l’or pur n’atteint pas sa valeur.

20D’où vient donc la sagesse ? Où est lieu de l’Intelligence ? 21Elle est cachée aux yeux de tous les vivants, elle se dérobe aux oiseaux du ciel. 22L’enfer et la mort disent : “Nous en avons entendu parler.” 23C’est Dieu qui connaît son chemin, c’est lui qui sait où elle réside. 24Car il voit jusqu’aux extrémités de la terre, il aperçoit tout ce qui est sous le ciel. 25Quand il réglait le poids des vents, qu’il mettait les eaux dans la balance, 26quand il donnait des lois à la pluie, qu’il traçait la route aux éclairs de la foudre, 27alors il l’a vue et l’a décrite, il l’a établie et en a sondé les secrets. 28Puis il a dit à l’homme : La crainte du Seigneur, voilà la sagesse ; fuir le mal, voilà l’intelligence.

  1. XXVIII, 12. La Sagesse personnifiée, qui assiste Dieu dans toutes ses œuvres et connaît tous les secrets de son gouvernement. Comp. Prov. viii ; Eccl. xxiv ; Baruch, iii, 14iv, 4.
  2. 13. Le prix, hébr. éreh. Les LXX ont lu déreh, la voie, ce qui donne un meilleur parallélisme.
  3. 15. Elle ne se donne pas etc. M. à m. on ne donne pas contre elle de l’or pur.