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22Mais Dieu par sa force ébranle les puissants, il se lève, et ils ne comptent plus sur la vie ;[1] 23il leur donne la sécurité et la confiance, et ses yeux veillent sur leurs voies. 24Ils se sont élevés, et en un instant ils ne sont plus ; ils tombent, ils sont moissonnés comme tous les hommes ; ils sont coupés comme la tête des épis.

25S’il n’en est pas ainsi, qui me convaincra de mensonge ? Qui réduira mes paroles à néant ?[2]


3. Chap. xxv, 1-6 : Discours de Baldad.[3]Devant le Dieu très grand et très saint l’homme ne saurait être pur.

Alors Baldad de Suhé prit la parole et dit :

2À lui appartiennent la domination et la terreur ; il fait régner la paix dans ses hautes demeures. 3Ses légions ne sont-elles pas innombrables ? Sur qui ne se lève pas sa lumière ? 4Comment l’homme serait-il juste devant Dieu ? Comment le fils de la femme serait-il pur ? 5Voici que la lune même est sans clarté, les étoiles ne sont pas pures à ses yeux : 6combien moins l’homme, ce vermisseau, le fils de l’homme, ce vil insecte !


4. Chap. xxvi, 1-14 : Réponse de Job.Ironie à l’adresse de Baldad (xxvi, 1-4). Job montre qu’il peut, lui aussi, parler de la puissance de Dieu (xxvi, 5-14).

Alors Job prit la parole et dit :

2Comme tu sais venir en aide à la faiblesse, prêter secours au bras sans force ! 3Comme tu conseilles bien l’ignorant ! Quelle abondance de sagesse tu fais paraître ! 4À qui adresses-tu des paroles ? Et de qui est l’esprit qui sort de ta bouche ?

5Devant Dieu, les ombres tremblent sous les eaux et leurs habitants. 6Le schéol est à nu devant lui, et l’abîme n’a point de voile. 7Il étend le septentrion sur le vide, il suspend la terre sur le néant. 8Il renferme les eaux dans ses nuages, et les nues ne se déchirent pas sous leur poids. 9Il voile la face de son trône, il étend sur lui ses nuées. 10Il a tracé un cercle à la surface des eaux, au point de division de la lumière et des ténèbres. 11Les colonnes du ciel s’ébranlent, et s’épouvantent à sa menace. 12Par sa puissance il soulève la mer, par sa sagesse il brise l’orgueil.[4] 13Par son souffle le ciel devient serein, sa main a formé le serpent fuyard.[5] 14Tels sont les bords de ses voies, le léger murmure que nous en percevons ; mais le tonnerre de sa puissance, qui pourra l’entendre ?

  1. 22. D’autres : Mais Dieu par sa puissance prolonge la vie des puissants : il se lève, celui qui ne comptait plus sur la vie.
  2. 25. À néant, hébreu leal. La Vulg. a lu leet et traduit : qui déférera à Dieu mes paroles ?
  3. XXV. La brièveté du discours de Baldad semble montrer que les adversaires sont à bout.
  4. XXVI, 12. Il brise l’orgueil, litt. il brise Rahab.
  5. 13. À formé le serpent fuyard. D’autres : a brisé.