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23Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ?[1] Fais-moi connaître mes transgressions et mes offenses. 24Pourquoi cacher ainsi ton visage, et me regarder comme ton ennemi ! 25Veux-tu donc effrayer une feuille agitée par le vent, poursuivre une paille desséchée, 26pour que tu écrives contre moi des choses amères, pour que tu m’imputes[2] les fautes de ma jeunesse, 27pour que tu mettes mes pieds dans les ceps, que tu observes toutes mes démarches, que tu traces une limite à la plante de mes pieds, 28alors que mon corps se consume comme un bois vermoulu, comme un vêtement que dévore la teigne.


L’homme né de la femme vit peu de jours, et il est rassasié de misères. 2Comme la fleur, il naît, et on le coupe ; il fuit comme l’ombre, sans s’arrêter. 3Et c’est sur lui que tu as l’œil ouvert, lui que tu amènes[3] en justice avec toi ! 4Qui peut tirer le pur de l’impur ? Personne.[4] 5Si les jours de l’homme sont comptés, si tu as fixé le nombre de ses mois, si tu as posé un terme qu’il ne doit pas franchir, 6détourne de lui tes yeux pour qu’il se repose, jusqu’à ce qu’il goûte, comme le mercenaire, la fin de sa journée.

7Un arbre a de l’espérance : coupé, il peut verdir encore, il ne cesse pas d’avoir des rejetons. 8Que sa racine ait vieilli dans la terre, que son tronc soit mort dans la poussière, 9dès qu’il sent l’eau, il reverdit, il pousse des branches comme un jeune plant. 10Mais l’homme meurt, et il reste étendu ; quand il a expiré, où est-il ? 11Les eaux du lac disparaissent, le fleuve tarit et se dessèche : 12ainsi l’homme se couche et ne se relève plus, il ne se réveillera pas tant que subsistera le ciel, on ne le fera pas sortir de son sommeil.

13Oh ! Si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère ait passé, me fixer un terme où tu te souviendrais de moi ! 14Si l’homme une fois mort pouvait revivre! Tout le temps de mon service j’attendrais qu’on vînt me relever. 15Tu m’appellerais alors, et moi je te répondrais ; tu languirais après l’ouvrage de tes mains. 16Mais hélas ! Maintenant, tu comptes mes pas, tu as l’œil ouvert sur mes péchés ;[5] 17mes transgressions sont scellées dans une bourse, et tu mets un enduit[6] sur mes iniquités.

  1. 23. Quel est le nombre, ou, avec la Vulg., quelle est l’énormité ?
  2. 26. Pour que tu m’imputes, litt. que tu me fasses hériter des fautes de ma jeunesse.
  3. XIV, 3. Lui que tu amènes, avec les LXX et le syriaque. Vulg. et Hébr. : C’est moi que tu amènes.
  4. 4. Vulg. : Qui peut rendre pur ce qui a été conçu d’une semence impure ? N’est-ce pas toi seul ? Les LXX relient ce vers, au premier stique du suivant : Qui donc est pur de souillure ? Personne, même si sa vie est d’un jour sur terre.
  5. 16, 17 sont interprétés de deux manières. Les uns les mettent en antithèse avec le vers. 15 et les interprètent en un sens défavorable. Les autres y voient la suite du vers. 15 et l’expression des sollicitudes de Dieu après le pardon.
  6. 17. Tu mets un enduit ; LXX, un cachet ; Vulg. mais tu as guéri.