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et firent entendre au roi des cris suppliants : 50« Accorde-nous la paix, et que les Juifs cessent de combattre contre nous et contre la ville ! » 51En même temps, ils jetèrent leurs armes et firent la paix. Les Juifs acquirent beaucoup de gloire devant le roi et devant tous ceux qui étaient dans son royaume, et ils retournèrent à Jérusalem avec de riches dépouilles.

52Le roi Démétrius put s’asseoir sur le trône de son royaume, et le pays fut en paix devant lui. 53Mais il renia toutes les promesses qu’il avait faites ; il s’éloigna de Jonathas et ne réalisa pas les intentions bienveillantes qu’il lui avait témoignées, et il l’affligea beaucoup.

10. Chap. xi, 54-74 : Jonathas s’allie avec Antiochus VI contre Démétrius II. — Avarices d’Antiochus à Jonathas (xi, 54-59). Guerre de Jonathas en faveur d’Antiochus : à Ascalon et à Gaza (xi, 60-62), Victoire du lac de Génézareth (xi, 63-74).

54Après cela, Tryphon revint, amenant avec lui Antiochus, un jeune enfant, et il le proclama roi et lui mit le diadème. 55Autour de lui se rassemblèrent toutes les troupes que Démétrius avait licenciées ; elles combattirent contre ce dernier, qui prit la fuite et fut défait. 56Tryphon s’empara des éléphants et occupa Antioche. 57Alors le jeune Antiochus écrivit à Jonathas une lettre ainsi conçue : « Je te confirme dans le sacerdoce et je t’établis sur les quatre territoires, et te donne le rang d’ami du roi. » 58Il lui envoyait en même temps des vases d’or et un service de table, avec l’autorisation de boire dans une coupe d’or, de se vêtir de pourpre et de porter une agrafe d’or. 59Et il établit Simon, son frère, gouverneur du pays qui s’étend de l’Echelle de Tyr à la frontière d’Égypte.

60Alors Jonathas sortit et se mit à parcourir le pays au-delà du fleuve ainsi que les villes ; et autour de lui se rassemblèrent, pour combattre avec lui, toutes les troupes de Syrie. Il vint donc à Ascalon, dont les habitants vinrent au devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 61De là, il passa à Gaza. Les habitants lui ayant fermé leurs portes, il assiégea la ville, en brûla les alentours et les pilla. 62Alors ceux de Gaza implorèrent Jonathas, et il leur accorda la paix[1] ; mais il prit pour otages les fils de leurs chefs et les envoya à Jérusalem. Il parcourut ainsi la contrée jusqu’à Damas.

63Jonathas apprit alors que les généraux de Démétrius se trouvaient à Cadès[2] en Galilée, à la tête d’une armée nombreuse, avec l’intention de le détourner de son entreprise. 64Il marcha contre eux, après avoir laissé son frère Simon dans le pays. 65Simon s’avança vers Bethsur, l’assiégea pendant beaucoup de jours et la cerna. 66Les assiégés lui ayant demandé la paix, il la leur accorda, les fit sortir de la ville, en prit possession et y mit une garnison.

67Jonathas et son armée campèrent prèbs des eaux de Génésar, et le lendemain, dès l’aurore, ils pénétrèrent dans la plaine d’Asor. 68Et voici que des troupes étrangères s’avançaient au-devant de lui dans la plaine, après avoir détaché contre lui une embuscade dans les montagnes, et elles marchèrent droit à sa rencontre. 69Tout à coup les hommes de l’embuscade sortirent de leur cachette et engagèrent le combat ; et les gens de Jonathas prirent tous la fuite. 70Personne ne resta, à l’exception de Mathathias, fils d’Absalom, et de Judas, fils de Calphi, généraux des troupes. 71Alors Jonathas déchira ses vêtements, mit de la poussière sur sa tête et pria ; 72puis il retourna contre eux au combat, les fit reculer et les mit en fuite. 73À cette vue, ceux des siens qui s’enfuyaient revinrent auprès de lui, et tous ensemble ils poursuivirent l’ennemi jusqu’à Cadès, où était son camp, et eux-mêmes campèrent en cet endroit. 74Il périt ce jour-là trois mille hommes de troupes étrangères, et Jonathas retourna à Jérusalem.


11. Chap. xii, 1-23 : Ambassade de Jonathas à Rome et à Sparte.Ambassades diverses de Jonathas (xii, I, 2). À Rome (xii, 3, 4). Lettre aux Spartiates : désir de renouveler les amitiés anciennes (xii, 5-10) auxquelles les Juifs ont toujours été fidèles (xii, 11, 12) ; épreuves des Juifs, leur confiance en Dieu (xii, 13-15) ; occasion de l’ambassade (xii, 16-18). Lettre d’Aréius à Onias (xii, 19-23).

Jonathas, voyant que les circonstances étaient favorables, choisit des hommes

  1. 62. Et il leur accorda la paix, m. à m., il leur donna ta droite.
  2. 63. Se trouvaient, réunis pour combattre Jonathas ; Vulg. prœvaricati sunt, avaient fait défection ou fomenté la révolte : peut-être faute de copiste pour prœparati sunt ou bien le traducteur aurait lu παρεἡσαν pour παρῆσαν (Corn. a Lap.). — Cadès, dans la montagne de Nephthali, au nord-ouest du lac Méron.