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couvert des harnais royaux et dépassant tous les autres en hauteur. S’imaginant que le roi était dessus, 44il se dévoua pour délivrer son peuple et s’acquérir un nom immortel. 45Il courut hardiment vers lui à travers la phalange, tuant à droite et à gauche, et devant lui les ennemis s’écartaient de part et d’autre. 46Alors il se glissa sous l’éléphant, lui enfonça son épée et le tua ; l’éléphant tomba par terre sur lui, et Eléazar mourut là. 47Les Juifs, voyant les forces du royaume et l’impétuosité des troupes, se retirèrent devant elles.

2. Chap. vi, 48-63 : Siège de Jérusalem.Paix avec Bethsur (vi, 48-50). À Jérusalem, le siège, détresse des assiégés (vi, 51-54). Eupator apprenant que Philippe veut le supplanter (vi, 55, 56), fait avec les Juifs une paix qu’il viole presque aussitôt (vi, 57-63).

48En même temps ceux de l’armée du roi montèrent vers Jérusalem à la rencontre des Juifs, et le roi établit son camp contre la Judée[1] et contre le mont Sion. 49Il fit la paix avec ceux qui étaient à Bethsur, et ceux-ci sortirent de la ville, parce qu’il n’y avait pas eu de vivres à renfermer pour eux dans la place, car c’était l’année du repos de la terre. 50Le roi s’empara ainsi de Bethsur, et il y laissa une garnison pour la garder. 51Il établit son camp devant le lieu saint pendant beaucoup de jours, et il y dressa des tours à balistes, des machines de guerre, des catapultes pour lancer des traits enflammés et des pierres, des scorpions pour lancer des flèches, et des frondes. 52Les assiégés construisirent aussi des machines pour les opposer à celles des assiégeants, et prolongèrent longtemps la résistance. 53Mais il n’y avait pas de vivres dans les magasins, parce que c’était la septième année, et que les Israélites qui s’étaient réfugiés en Judée devant les nations avaient consommé le reste de ce qu’on avait mis en réserve. 54Il ne resta dans le lieu saint qu’un petit nombre de Juifs, car la faim se faisait de plus en plus sentir ; les autres se dispersèrent chacun chez soi.

55Cependant Philippe, que le roi Antiochus encore vivant avait désigné pour élever Antiochus son fils et en faire un roi, 56était revenu de Perse et de Médie, et avec lui les troupes qui avaient accompagné le roi ; et il cherchait à prendre en main les affaires du royaume. 57À cette nouvelle[2], Lysias n’eut rien de plus pressé que de se retirer ; il dit au roi, aux chefs de l’armée et aux troupes : “Nous nous amoindrissons ici de jour en jour ; nous n’avons que peu de vivres, et le lieu que nous assiégeons est bien fortifié, et nous avons à nous occuper des affaires de l’État. 58Maintenant donc, tendons la main à ces hommes, et faisons la paix avec eux et avec toute leur nation. 59Reconnaissons-leur le droit de vivre selon leurs lois, comme auparavant ; car c’est à cause de ces lois, que nous avons voulu abolir, qu’ils se sont irrités et ont fait tout cela.” 60Ce discours plut au roi et aux chefs, et il envoya vers eux pour traiter de la paix, et ils l’acceptèrent. 61Le roi et les chefs confirmèrent le traité par serment ; là-dessus, les assiégés sortirent de la forteresse. 62Mais le roi ayant pénétré dans l’enceinte du mont Sion et en ayant vu les fortifications, il viola le serment qu’il avait prêté et donna l’ordre de détruire les murailles tout autour. 63Puis il partit en grande hâte et retourna à Antioche, où il trouva Philippe maître de la ville ; il combattit contre lui et se rendit maître de la ville.


3. Chap. vii, 1-25 : Avènement de Démétrius I ; Bacchidès et Alcime en Judée.Démétrius se fait reconnaître roi de Syrie (vii, 1-4). Avant reçu des dénonciateurs conduits par Alcime (vii, 5-7), il envoie Bacchidès et Alcime en Judée (vii, 8, 9). Leur supercherie (vii, 10-18). Bacchidès revient vers le roi (vii, 19, 20); Alcime, devenu grand-prêtre, ne peut tenir contre Judas et revient à son tour auprès du roi (vii, 21-25).

L’an cent cinquante et un, Démétrius, fils de Séleucus, s’échappa de la ville de Rome et aborda[3], avec un petit nombre de gens, dans une ville maritime où il prit le titre de roi. 2Dès qu’il eut fait son entrée dans le royaume de ses pères[4], l’armée se saisit d’Antiochus et de Lysias pour les lui amener. 3Lorsqu’il en fut averti,

  1. 48. Contre la Judée, c’est-à-dire de manière à pouvoir opérer à la fois contre l’armée de Judas et contre Sion.
  2. 57. À cette nouvelle, Lystas etc., m. à mot (au début du vers. 56) : Lorsque Lysias apprit que Philippe, que le roi Antiochus, etc.
  3. VII, 1. Démétrius était fils de Séleucus IV. fils et successeur d’Antiochus III le Grand. Il aurait dû lui succéder ; mais il était alors retenu comme otage à Rome et ce fut son oncle, Antiochus IV Epiphane, frère cadet de Séleucus, qui prit sa place. Ayant appris que les Syriens supportaient avec peine le joug d’Antiochus V Eupator. Démétrius s’évada et vint faire valoir ses droits.
  4. 2. Le royaume, litt. la maison de royauté, hébraïsme que le texte grec reproduit ici comme au chap. II, 19.