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3. Chap. xvi, 22-24 : Actions de graces à Jérusalem.

22Après cette victoire, tout le peuple se rendit à Jérusalem pour adorer le Seigneur et, aussitôt qu’ils furent purifiés, ils offrirent tous les holocaustes et acquittèrent leurs vœux et leurs promesses. 23Judith offrit toutes les armes d’Holoferne, que le peuple lui avait données, et le rideau qu’elle avait elle-même enlevé du lit, en anathème d’oubli.[1] 24Tout le peuple était dans l’allégresse en face du sanctuaire, et la joie de cette victoire fut célébrée avec Judith pendant trois mois.

4. Chap. xvi, 25-30 : Derniers jours de Judith.

25Ces jours de fête étant passés, chacun retourna dans sa maison ; Judith fut honorée dans Béthulie, et elle jouit d’un grand renom dans tout le pays d’Israël. 26Joignant au courage la chasteté, elle ne connut point d’homme le reste de sa vie, depuis la mort de Manassès, son mari. 27Les jours de fête, elle paraissait magnifiquement parée.[2] 28Après avoir demeuré cent cinq ans dans la maison de son mari et donné la liberté à sa servante,[3] elle mourut et fut inhumée à Béthulie avec son mari ; 29et tout le peuple la pleura pendant sept jours.[4] 30Dans tout le cours de sa vie et après sa mort, il n’y eut personne, pendant de longues années, qui troubla la paix d’Israël.

5. Chap. xvi, 31 : Fête commémorative.

31Le jour de fête institué en souvenir de cette victoire est compté par les Hébreux au nombre des saints jours, et il est célébré par les Juifs depuis ce temps-là jusqu’aujourd’hui.[5]

  1. 23. Elle offrit toutes les armes d’Holoferne : cet usage existait chez les Juifs (I Sam. xxi. 9). — En anathème. hébr. cherem, comme une chose absolument consacrée à Dieu et soustraite à l’usage des hommes. — D’oubli : ce mot qui n’est pas dans les LXX, est diversement expliqué. Selon plusieurs, ces armes déposées dans le Temple, devaient préserver de l’oubli l’événement qu’elles rappelaient ; selon d’autres, au contraire, elles devaient faire oublier les malheurs passes d’Israël.
  2. 27. Ce verset manque en grec et dans les anciennes versions.
  3. 28. Demeuré… dans la maison de son mari. LXX : “elle parvint à l’âge avancé de cent cinq ans, dans la maison de son mari.” La vers. syriaque donne aussi ce nombre comme celui des années de la vie entière de Judith. On l’enterra. dit le grec, dans la caverne de Manassès, son époux.
  4. 29. Les LXX ajoutent : “Avant de mourir, elle distribua ses biens aux plus proches parents de Manassès et à ses plus proches parents.”
  5. 31. Ce verset ne se lit que dans la Vulgate. On ne trouve nulle part mémoire de cette solennité dans l’histoire juive.