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jusqu’au territoire de Japheth, qui s’étend vers le sud. 16Il emmena captifs tous les fils de Madian, pilla toutes leurs richesses et fit périr par le glaive tous ceux qui lui résistèrent. 17Il descendit ensuite dans les campagnes de Damas, au temps de la moisson, brûla toutes les récoltes et fit couper tous les arbres et toutes les vignes.[1] 18Et la terreur de ses armes s’empara de tous les habitants de la terre.


Alors les rois et les princes de toutes les villes et de tous les pays, savoir de la Syrie Mésopotamienne, de la Syrie de Soba,[2] de la Libye et de la Cilicie envoyèrent leurs ambassadeurs, qui se rendirent auprès d’Holoferne et lui dirent : 2“Apaise ta colère contre nous ; il vaut mieux, avec la vie sauve, servir Nabuchodonosor, le grand roi, et nous soumettre à toi, que de mourir, après avoir souffert, en périssant, les maux de la servitude.[3] 3Toutes nos villes, tout ce que nous possédons, toutes nos montagnes, nos collines, nos champs, nos troupeaux de bœufs, de brebis, de chèvres, de chevaux, de chameaux, tous nos biens et nos familles sont devant toi. 4Que tout ce que nous avons soit sous ta dépendance. 5Nous et nos enfants, nous sommes tes serviteurs. 6Viens à nous comme un maître pacifique, et fais usage de nos services comme il te plaira.”

7Holoferne descendit alors des montagnes avec ses cavaliers, en grande force, et il se rendit maître de toutes les villes et de tous les habitants du pays. 8Il prit de toutes les villes, pour en faire des auxiliaires, des hommes vaillants et choisis pour la guerre. 9Or, telle était la frayeur qui pesait sur ces provinces, que les habitants de toutes les villes, les magistrats et les plus honorables personnages, comme les gens du peuple, sortaient à son approche au-devant de lui, 10et le recevaient avec des couronnes et des flambeaux, en dansant au son des tambours et des flûtes. 11Néanmoins, même par cette conduite, ils ne purent pas adoucir la férocité de son cœur. 12Il détruisit leurs villes et coupa leurs bois sacrés. 13Car Nabuchodonosor lui avait ordonné d’exterminer tous les dieux de la terre, afin que lui-même fût seul appelé Dieu par toutes les nations que la puissance d’Holoferne pourrait soumettre.

14Après avoir parcouru la Syrie et Soba, toute l’Apamée et toute la Mésopotamie, il arriva chez les Iduméens[4] dans le pays de Gabaa ; 15et, ayant pris leurs villes, il s’arrêta là trente jours, pendant lesquels il fit rassembler toutes les troupes de son armée.[5]


3. Chap. iv, 1-17 : Attitude des Juifs.Leur effroi (iv, 1, 2). Mesures de défense (iv, 3-7). Prière et pénitence du peuple (iv, 8-10). Exhortations du grand prêtre Eliacim, leur efficacité (iv, 11-17).

Les enfants d’Israël qui habitaient dans le pays de Juda, ayant appris ces choses, furent saisis de crainte à l’approche d’Holoferne. 2Ils éprouvèrent un sentiment d’effroi et d’horreur à la pensée qu’il pourrait traiter Jérusalem et le temple du Seigneur comme il avait traité les autres villes et leurs temples.[6] 3Ils envoyèrent des messagers dans toute la Samarie et aux environs jusqu’à Jéricho, et ils occupèrent d’avance tous les sommets des montagnes.[7] 4Ils entourèrent leurs bourgs de murailles et firent des provisions[8]

  1. 17. Les LXX ajoutent qu’Holoferne “fit disparaître le gros et menu bétail, dévasta les villes, ravagea les campagnes, passa tous leurs jeunes gens au fil de l’épée.”
  2. III, 1. Soba, écrit Sobal dans le livre de Judith et dans le titre du Psaume lxx (LXX et Vulg.), se trouvait, d’après I Par. xviii, 3 sv., dans la direction d’Emath au nord de Damas ; die donnait son nom à la Syrie occidentale (cis-euphratique), tandis que la Syrie orientale s’appelait Aram-Naharaïm, Mésopotamie. — Libye, contrée d’Afrique, à l’O. de l’Égypte ; il faut très probablement lire Lydie : voir la note de II. 13. — Omettant tous les pays cités ici par la Vulg., le grec (II, 18) nous dit que la terreur se répandit à Sidon, Tyr, Sour (l’ancienne Tyr continentale, détruite sous Cambyse), Ocina (Acco, Acre), Jemnaa (ville maritime connue par les documents assyriens), Azot et Ascalon. Toutes ces villes, voisines de la Judée, avaient jusqu’alors échappé aux ravages de l’armée d’Holoferne.
  3. 2-6. Dans les LXX, le texte du discours est moins développé. De même le récit des vers. 7-13.
  4. 14. Les Iduméens : lisez, d’après les indications du texte grec, les Judéens, les Juifs. — Gabaa, en grec Gaibai, très probablement Gelboë.
  5. 15. D’après le texte grec, Holoferne descendit sur la côte méditerranéenne (vers. 7), pilla les villes fortes, puis, passant par la plaine d’Esdrelon, près de Dothaïn (voy. Gen. xxxvii, 17 ; II Rois, vi, 13), il vint camper pendant un mois entre Gelboë (I Sam. xxviii, 4) et Scythopolis, l’antique Bethsan (Jos. xvii, 11).
  6. IV, 2. Les LXX ajoutent : “Car ils étaient revenus depuis peu de leur captivité ; et tout le peuple de la Judée était nouvellement rassemblé ; les vases, l’autel et le temple venaient d’être purifiés de leur profanation.” Allusion possible à la déportation de Manassé sous Assurbanipal.
  7. 3. LXX : “Dans toute la Samarie et les villages, à Bethoron, Belmen et Jéricho, à Choba et Esora et à la vallée de Salem.
  8. 4. Les LXX ajoutent qu’on venait de faire la moisson.