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Il ne convient pas que vous et nous, nous bâtissions ensemble la maison de notre Dieu ; mais nous la bâtirons nous seuls à Yahweh, le Dieu d’Israël, comme nous l’a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse.”

4Alors le peuple du pays se mit à décourager le peuple de Juda, l’intimidant dans son travail. 5Il acheta contre lui des conseillers pour faire échouer son entreprise. Il en fut ainsi pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu’au règne de Darius, roi de Perse.

II. — ESSAIS EN VUE DE LA RECONSTRUCTION DES MURS DE JÉRUSALEM.
[IV, 6-23.]
1. Chap. iv, 6 : Au temps d’Assuérus.

6Et sous le règne d’Assuérus, au commencement de son règne, ils écrivirent une lettre d’accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem.

2. Chap. iv, 7-23 : Au temps d’Artaxerxès.Les travaux des Juifs dénoncés à Artaxerxès par les autorités persanes (iv, 7-16). Réponse du roi (iv, 17-22). Arrêt des travaux (iv, 23).

7Et du temps d’Artaxerxès, Bésélam, Mithridate, Tabéel et le reste de leurs compagnons écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse ; le texte de la lettre fut écrit en caractère araméen et traduit en araméen.

8Réhum, gouverneur, et Samsaï, secrétaire, écrivirent à Artaxerxès, au sujet de Jérusalem, une lettre ainsi conçue :[1]

9“Alors Réhum, gouverneur, Samsaï, secrétaire, et le reste de leurs compagnons, ceux de Din, d’Apharsathach, de Terphal, d’Apharsa, d’Erchua, de Babylone, de Suse, de Déha, d’Elam, 10et le reste des peuples que le grand et illustre Asnaphar a transportés et établis dans la ville de Samarie et autres lieux d’au delà du fleuve[2], etc.”

11Voici la copie de la lettre qu’ils envoyèrent au roi Artaxerxès :

“Tes serviteurs, les gens d’au delà du fleuve, etc.[3]

12“Que le roi sache que les Juifs qui sont montés de chez toi parmi nous sont venus à Jérusalem ; ils rebâtissent la ville rebelle et méchante, en relèvent les murs et en restaurent les fondements. 13Que le roi sache donc que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont relevés, ils ne paieront ni impôt, ni tribut, ni droit de passage, ce qui causera un dommage aux rois. 14Or, comme nous mangeons le sel du palais[4] et qu’il ne nous paraît pas convenable de voir mépriser le roi, nous envoyons au roi des informations à ce sujet. 15Qu’on fasse des recherches dans le livre des annales de tes pères, et tu trouveras dans le livre des annales et tu sauras que cette ville est une ville rebelle, causant des dommages aux rois et aux provinces, et qu’on s’y livre à la révolte depuis les temps anciens. C’est pour cela que cette ville a été détruite.[5] 16Nous faisons savoir au roi que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont relevés, par cela même tu ne posséderas plus rien au delà du fleuve.”

17Le roi envoya cette réponse à Réhum, gouverneur, à Samsaï, secrétaire, et au reste de leurs compagnons, demeurant à Samarie et aux autres lieux d’au-delà du fleuve :

“Salut, etc. 18“La lettre que vous nous avez envoyée a été lue distinctement devant moi. 19J’ai donné un ordre, et on a fait des recherches, et l’on a trouvé que, dès les temps anciens, cette ville s’est soulevée contre les rois et qu’on s’y est livré à la sédition et à la révolte. 20Il y eut à Jérusalem des rois puissants, maîtres de tout le pays d’au delà du fleuve ; et on leur payait impôt, tribut et droit de passage.

  1. 8. Avec le vers. 8 commence un fragment en araméen (dit syro-chaldaïque) qui s’étend jusqu à vi, 18. — Gouverneur : il y a en araméen : beel teem (que les versions anciennes ont pris pour un nom propre), litt. seigneur du jugement ; c’était sans doute le titre du gouverneur perse de la province de Samarie. A côté de lui, un scribe royal ou secrétaire.
  2. 10. D’au delà du fleuve (l’Euphrate) : expression de style, formulée du point de vue babylonien. Il s’agit de la province de Transeuphratène, qui comprenait la Syrie et la Phénicie, et dont les gouverneurs prétendaient surveiller les Juifs.
  3. 11. Etc. remplace peut-être la formule de salut, salutem dicunt, ajoutée par S. Jérôme.
  4. 14. Manger le sel de quelqu’un (locution encore en usage en Orient), c’est être à sa solde, recevoir de lui un salaire, ou, d’une manière générale, tenir de lui sa subsistance. Les satrapes perses ne recevaient pas de traitement, mais ils taxaient la province pour subvenir à leur entretien et à celui de leur maison.
  5. 15. Comp. Esth. ii, 23 ; vi, 1 ; x, 2.