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18Sédécias avait vingt et un ans lorsqu’il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Amital, fille de Jérémie, de Lobna.[1] 19Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, imitant tout ce qu’avait fait Joakim. 20Cela arriva à Jérusalem et en Juda, à cause de la colère de Yahweh, jusqu’à ce qu’il les rejette de devant sa face.

Et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.


La neuvième année du règne de Sédécias[2], le dixième mois, le dixième jour du mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem, et établit son camp devant elle ; on construisit tout autour des murs d’approche.[3] 2La ville fut assiégée jusqu’à la onzième année de Sédécias. 3Le neuvième jour du mois, comme la famine était plus grande dans la ville, et qu’il n’y avait plus de pain pour le peuple du pays,[4] 4une brèche fut faite à la ville, et tous les gens de guerre s’enfuirent la nuit par le chemin de la porte entre les deux murs, près du jardin du roi, pendant que les Chaldéens environnaient la ville. Le roi prit le chemin de l’Araba.[5] 5Mais l’armée des Chaldéens poursuivit le roi et l’atteignit dans les plaines de Jéricho, et toute son armée se dispersa loin de lui.[6] 6Ayant saisi le roi, ils le firent monter vers le roi de Babylone à Rébla, et on prononça sur lui une sentence. 7On égorgea les fils de Sédécias sous ses yeux. Puis Nabuchodonosor creva les yeux[7] à Sédécias et le lia avec deux chaînes d’airain ; et on le mena à Babylone. 8Le cinquième mois, le septième jour du mois, — c’était la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone, — Nabuzardan, capitaine des gardes, serviteur du roi de Babylone, vint à Jérusalem. 9Il brûla la maison de Yahweh, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem ; il livra au feu toutes les grandes maisons. 10Toute l’armée des Chaldéens qui était avec le capitaine des gardes démolit les murailles formant l’enceinte de Jérusalem. 11Nabuzardan, capitaine des gardes, emmena captifs le reste du peuple qui était demeuré dans la ville, les transfuges qui s’étaient rendus au roi de Babylone et le reste de la multitude. 12Le capitaine des gardes laissa comme vignerons et comme laboureurs quelques-uns des pauvres du pays. 13Les Chaldéens brisèrent les colonnes d’airain qui étaient dans la maison de Yahweh, ainsi que les bases et la mer d’airain qui étaient dans la maison de Yahweh, et ils en emportèrent l’airain à Babylone. 14Ils prirent les pots, les pelles, les couteaux, les coupes et tous les ustensiles d’airain avec lesquels on faisait le service. 15Le capitaine des gardes, prit encore les encensoirs et les tasses, ce qui était d’or[8] et ce qui était d’argent. 16Quant aux deux colonnes, à la mer et aux bases que Salomon avait faites dans la maison de Yahweh, il n’y avait pas à peser l’airain de tous ces ustensiles. 17La hauteur d’une colonne était de dix-huit coudées ; et il y avait au-dessus un chapiteau d’airain, et la hauteur du chapiteau était de trois coudées ; et il y avait tout autour du chapiteau un treillis et des grenades, le tout d’airain ; il en était de même de la seconde colonne avec le treillis. 18Le capitaine des gardes prit Saraïas, le grand-prêtre, Sophonie, prêtre de second ordre, et les trois gardiens de la porte. 19Dans la ville, il prit un officier[9] qui commandait aux gens de guerre, cinq hommes faisant partie du conseil privé du roi et qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du chef de l’armée chargé d’enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvaient dans la ville. 20Les ayant pris, Nabuzardan, capitaine des gardes, les conduisit vers le roi de Babylone à Rébla. 21Et le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Rébla, dans le pays d’Emath.

Ainsi Juda[10] fut emmené captif loin de son pays.

  1. 18. — xxv, 21. Comp. II Paral., xxxvi, 11-21.
  2. XXV, 1-12. Comp. Jerem. xxxix, 1-10.
  3. 1. Le siège commença au mois de janvier 587.
  4. 3. Le mois n’est pas indiqué ; d’après Jérém. xxxix, 2 et lii, 6, il s’agit du quatrième mois (fin juin ou début de juillet 586). — Sur les extrémités du siège, voir. Lam. i, 11 ; ii, 12 ; iv, 4, 8, 10.
  5. 4. Le roi prit… Dans Jerém. lii, 7 : ils prirent le chemin…
  6. 5. Comp. Jér. xxxviii, 23 ; Ezéch. xii, 13 sv.
  7. 7. On lui creva les yeux : Ainsi s’accomplirent deux prophéties contradictoires en apparence : celle de Jérémie annonçant que Sédécias serait transporté à Babylone (xxxii, 5 ; xxxiv, 3), et celle d’Ezéchiel, annonçant que Sédécias ne verrait pas Babylone (xii, 13).
  8. 15. Ce qui était d’or et ce qui était d’argent. Avec cette nuance : Ce qui était en or, il le prit en or, et ce qui était en argent, il le prit eu argent.
  9. 19. Un officier, m. à m. un eunuque. — Cinq hommes faisant partie du conseil privé du roi, m. à m. cinq hommes de ceux qui voyaient la face du roi. — Le secrétaire : le chef même de l’armée s’était sans doute enfui avec Sédécias. Vulg., Sopher, chef de l’armée, qui exerçait les jeunes soldats du peuple du pays.
  10. 21. Ainsi Juda, etc. Ces mots sont la conclusion naturelle du livre des Rois. L’auteur ajoute deux courtes notices, l’une sur la situation des Juifs restés dans le pays, l’autre sur la fin du roi Joachin, celui des captifs qui était le moins à blâmer.