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chefs des provinces, ainsi que l’armée qui venait après eux, furent sortis de la ville, 20ils frappèrent chacun son homme, et les Syriens prirent la fuite. Israël les poursuivit. Benhadad, roi de Syrie, se sauva sur un cheval, avec des cavaliers. 21Le roi d’Israël sortit, frappa les chevaux et les chars, et fit éprouver aux Syriens une grande défaite.

9. Chap. xx, 22-43 : Autre victoire d’Achab sur Benhadad.Le prophète annonce à Achab une autre guerre pour l’année suivante (xx, 22). Préparatifs des Syriens et des Israélites (xx, 23-28). Défaite des Syriens (xx, 29, 30) ; Achab épargne Benhadad, un fils des prophètes le lui reproche (xx, 31-43).

22Alors le prophète s’approcha du roi d’Israël et lui dit : “Va, fortifie-toi, examine et vois ce que tu as à faire ; car, au retour de l’année, le roi de Syrie montera contre toi.” 23Les serviteurs du roi de Syrie lui dirent : “Leurs dieux sont des dieux de montagnes ; c’est pourquoi ils ont été plus forts que nous ; mais combattons-les dans la plaine, et sûrement nous serons plus forts qu’eux. 24Fais encore ceci : ôte chacun des rois de son poste, et mets des chefs à leur place, 25et forme-toi[1] une armée égale à celle que tu as perdue, avec autant de chevaux et autant de chariots. Nous les combattrons alors dans la plaine, et sûrement nous serons plus forts qu’eux.” Il écouta leur parole et fit ainsi. 26Au retour de l’année, Benhadad passa les Syriens en revue, et monta vers Aphec pour combattre Israël. 27Les enfants d’Israël furent aussi passés en revue ; ils reçurent des vivres et ils s’avancèrent à la rencontre des Syriens. Les enfants d’Israël campèrent vis-à-vis d’eux, semblables à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens remplissaient le pays.

28Un homme de Dieu s’approcha et dit au roi d’Israël : “Ainsi dit Yahweh : Parce que les Syriens ont dit : Yahweh est un dieu des montagnes, et non un dieu des vallées, je livrerai entre tes mains toute cette grande multitude, et vous saurez que je suis Yahweh.” 29Ils campèrent sept jours en face les uns des autres. Le septième jour, le combat s’engagea, et les enfants d’Israël tuèrent aux Syriens cent mille hommes de pied en un jour. 30Le reste s’enfuit à Aphec, à la ville, et la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui restaient.

Benhadad s’était enfui et il allait dans la ville de chambre en chambre. 31Ses serviteurs lui dirent : “Voici, nous avons appris que les rois de la maison d’Israël sont des rois cléments ; permets que nous mettions des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et que nous sortions vers le roi d’Israël : peut-être qu’il te laissera la vie.”

32Ils se mirent des sacs sur les reins et des cordes à la tête et, s’étant rendus auprès du roi d’Israël, ils dirent : “Ton serviteur Benhadad dit : Daigne me laisser la vie !” Achab répondit : “Est-il encore vivant ? Il est mon frère.” 33Ces hommes tirèrent de là un heureux augure, et se hâtant de lui ravir cette parole[2], ils dirent : “Benhadad est ton frère.” Et il dit : “Allez le prendre.” Benhadad vint vers lui, et Achab le fit monter sur son char. 34Benhadad lui dit : “Je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père, et tu établiras pour toi des rues à Damas, comme mon père en avait établi à Samarie.” Et Achab répondit : “Et moi, je te laisserai aller moyennant un traité d’alliance.” Il conclut une alliance avec lui, et le laissa aller.

35Un des fils des prophètes dit à son compagnon, dans la parole de Yahweh : “Frappe-moi, je te prie.” Mais cet homme refusa de le frapper. 36Et il lui dit : “Parce que tu n’as pas écouté la voix de Yahweh, voici, dès que tu m’auras quitté, le lion te frappera.” Et l’homme s’en alla d’auprès de lui, et le lion, l’ayant rencontré, le frappa. 37Il trouva un autre homme, et il lui dit : “Frappe-moi, je te prie.” Cet homme le frappa et le blessa. 38Alors le prophète alla se placer sur le chemin du roi, et il se déguisa avec un bandeau sur ses yeux. 39Lorsque le roi passa, il cria vers le roi, en disant : “Ton serviteur était sorti au milieu du combat ; voici qu’un homme s’éloigna et m’amena un homme en disant : Garde cet homme. S’il vient à s’échapper, ta vie[3] sera pour sa

  1. 25. Et forme-toi, etc. M. à m. : et compte-toi une armée comme l’armée qui est tombée d’avec toi, des chevaux comme les chevaux, des chars comme les chars.
  2. 33. Se hâtant de lui ravir cette parole, ils la répétèrent, afin de la fixer en quelque sorte et d’empêcher Achab de la retirer. En Orient, si quelqu’un à qui on demande protection, a laissé échapper de ses lèvres un mot amical, ce mot est sacré, il doit être tenu. C’est ce qu’on appelle chez les Arabes la loi du dakhel. D’autres traduisent : se hâtant d’observer (observant avec empressement, avec soin) si cela était de lui, si telle était son intention, si le roi allait confirmer ce qu’il venait de dire : sens qui s’accorde peut-être mieux avec le contexte.
  3. 39. Ta vie sera pour sa vie, c.-à-d. ta vie en répondra.